C'est bien sûr louable, nécessaire, humainement indispensable, politiquement correct. Cette initiative, même si elle tombe étrangement cette année d'élection et non pas un autre 8 mars d'une année sans élection, fait partie des mesures dont le déploiement ne devrait pas se limiter à un jour par an.
Ces120 morts par an ne doivent pas nous faire oublier qu'on meurt dans ce pays pour diverses raisons aussi inacceptables que surréalistes au regard de ce que nous appelons notre « niveau de civilisation ».
Ainsi par exemple le suicide, dont on estime le nombre de tentatives à 150 000 par an, dont 12 000 réussissent, ce qui nous donne 330 par jour, soit un toute les 4,3 secondes.
Dans les rapports avec le travail, on constate que les données mises en avant par les médias sont bien davantage celles qui les arrangent plutôt que celles qui reflètent la réalité, dont ils semblent se foutre comme de leur première chemise.
Ainsi par exemple, on fait passer France-Télécom pour une entreprise devenue invivable, alors que l'historique des suicides dans cette entreprise démontre qu'ils étaient bien plus nombreux dans le passé! .
On préfère nous saturer de: « Travaillez plus »!.....
(France-Télécom = 17/100 000, Police nationale 36/100 000, Enseignement = 39/100 000).
Les constats sont flagrants, les associations multiplient leurs efforts...., et tout ce que les cathos et autres associations familiales ont fait pour tenter de remédier à ce quasi-massacre est d'essayer de les empêcher « de nuire »...
Vive la charité chrétienne. Heureusement, cette tentative a échoué, mais ils récidivent périodiquement, encore récemment en obtenant la censure d'un film d'éducation sexuelle.
Et celà jusqu'à l'ultime hypocrisie...
Ce sont les mêmes qui prêchent l'amour et la charité et qui flanquent leur rejeton à la porte au moment où il a le plus grand besoin du soutien de sa famille et de ses proches, celui où il réalise et déclare son homosexualité.
Il y a trente trois ans, dans un livre introuvable aujourd'hui (collector épuisé) « Traité de chasse au minet », et dans de nombreux articles qu'il rédigea dans les journaux et revues de l'époque, un certain Jacques de Brethmas passait pour un dingue en dénonçant avant les autres la réalité de ces suicides et la totale inertie des pouvoirs publics et du monde de l'éducation qui s'abstenait hypocritement d'y faire face. Sans le dire ouvertement, les « officiels » exprimaient dans leur impuissance le fond de leur pensée: « Qu'ils se suicident, ça fera le tri ». Trente ans plus tard, on n'a guère progressé....
Et je n'ai pas traité du suicide dans les prisons, pour lequel la France détient un record dont elle se passerait bien.
Alors, messieurs les communicants, les éditeurs, les médias et autres faiseurs de société, faites des spot sur les meurtres et les suicides qu'on pourrait éviter, comme vous avez fait celui sur le tragique destin des femmes battues. Mais n'oubliez personne. Au nombre des causes de suicide, n'oubliez pas l'oubli.
Le prêtre vaut-il vraiment mieux que l'instituteur?