BERCEUSEÀAUSCHWITZ
Mon bel enfant en habit bleu
Te voilà bien vêtu de velours angoissant
Mon bel enfant en habit de faim
Je suis le grand nuage où tu cherches du pain
Mon bel enfant en habit de sang
Ta mère ne peut plus te reverser le sien
Mon bel enfant en habit de vers
Ils brillent pour ta mère comme des étoiles
Mon bel enfant en habit de folie
Au crochet de mon cœur vous pendrez ces guenilles
Mon bel enfant en habit de fumée
Vous ne m’avez pas dit si je peux me tourner.
(Poème extrait de Le blessé)
*
CHANSON
Sur le pont des morts
On apporte un repas
Jours et nuits dans la soupière
- Tailleur, pourquoi ne manges-tu pas ?
- Mes aiguilles sont restées là-bas
Elles aussi tombent en poussière
Doucement la reine
Mange un petit morceau.
(Poème extrait de La robe)
Pierre Morhange, Le sentiment lui-même,
p.53 et 112, éditions Pierre Jean Oswald, 1966.
(le poème « Berceuse à Auschwitz » est aussi reproduit dans le volume
consacré à Pierre Morhange par Frank Venaille, p.123 (collection « Poètes
d’aujourd’hui », éditions Seghers, 1992)
par Ariane Dreyfus
Bio-bibliographie de Pierre Morhange
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