Bon, qui ne se doutait pas que cela arriverait ? Évidemment, quand on apprend que subrepticement Amazon tente de pénétrer le territoire (le marché est déjà défloré...) canadien, en installant un centre logistique pour mieux gérer ses commandes, la gronde, n'est pas loin.
Ainsi, la Canadian Booksellers Association a diffusé un communiqué exigeant du gouvernement qu'il refuse la demande du cybermarchand de Seattle. En effet, pour pouvoir s'implanter, Amazon doit obtenir l'accord des autorités, en regard des lois protégeant la culture canadienne contre l'invasion étatsunienne.
L'ABC fait valoir que la présence de cet acteur sur le territoire contreviendrait à la Loi sur Investissement Canada et qui « qui concerne les investissements proposés par les intérêts étrangers qui visent à établir de nouvelles entreprises ou à faire l'acquisition du contrôle d'entreprises culturelles canadiennes ». (en savoir plus)
Selon l'ABC, l'investissement qu'Amazon s'apprête à faire est incompatible avec la législation et défavorable au Canada. Dès lors, le président, Stephen Cribar, estime que l'entrée d'Amazon nuirait aux entreprises indépendantes du pays et aux industries culturelles. « Les librairies indépendantes canadiennes ont traditionnellement joué un rôle clef en assurant la promotion des auteurs canadiens et de la culture canadienne. Ce sont des valeurs qui ne trouvent aucun détaillant américain dot.com ne poura jamais comprendre ni promouvoir. »
Et d'exhorter les autorités, donc, à rejeter la demande d'Amazon, afin de continuer à placer des limites raisonnables à la domination américaine sur notre marché du livre. Cette lettre ouverte (PDF) a été envoyée au ministre du Patrimoine et des langues officielles, James Moore.