Oh que c'est mignon les hasards (et ironies) du calendrier... Alors que l'on a appris hier la vente aux enchères de plusieurs lettres attestant de l'infidélité de John F. à l'égard de sa femme Jacqueline, voilà que d'un autre côté, on annonce la publication que quelques-unes des milliers de lettres que la veuve a reçues, après l'assassinat de son époux.
En tout, plus de 800.000 courriers furent expédiés à l'ex-première Dame et sur la totalité, une professeure d'histoire de l'université du New Hampshire, Ellen Fitzpatrck, en aura sélectionné 15.000 pour la création d'un ouvrage. Durant les deux années qui suivirent ce meurtre, 700.000 autres lettres parvinrent à Jackie, mais une grande partie n'a pas été conservée. Celles qui le furent restèrent à l'abri dans la bibliothèque de Boston. Et Ellen les a toutes lues.
Et le spectre des condoléances est vaste : depuis le minot de quelques années, jusqu'aux vieux de la vieille, dont un racontant qu'il aura, au cours de sa vie, assisté à l'assassinat de quatre présidents des États-Unis.
Mais ces témoignages, au-delà de leur valeur compatissante, montrent plus encore le choc profond subi par la société américaine et surtout la rupture mentale que l'élection de Kennedy avait apporté. Des lettres poignantes montrent à quel point cet homme, que l'on a depuis décrit comme un personnage ayant du mal à s'emparer des problèmes civiques, avait su toucher le peuple et appuyer sur des problèmes sociaux essentiels.
Dans la communauté afro-américaine, les lettres de condoléances font vraiment état d'une confiance développée à l'égard de JFK. Même des citoyens qui ne compètent pas parmi ses électeurs se sont fendus d'un courrier.
Les lettres seront publiées par Ecco, une filiale de HarperCollins.