Faut arrêter. Si, si, faut vraiment arrêter. Google n'est pas la solution à tout, ou alors peut-être, mais dans ce cas une solution de facilité, c'est-à-dire loin d'être la plus intéressante. Polinum, en appelle ainsi « à la consolidation en France d'une filière industrielle de numérisation et de valorisation des fonds patrimoniaux ».
Des estimantions erronées, une conclusion en bois
En effet, plusieurs éléments du rapport Gaillard, sur lequel le Sénat s'est favorablement exprimé, fait état de lacunes concernant les « capacités de numérisation actuelles des industriels français d'ores et déjà opérationnels et expérimentés ». En outre, Google ne dispose pas encore d'installation en activité sur le sol français et les prévisions pour la bibliothèque de Lyon s'échelonne sur 10 ans, à raison de 45/50.000 ouvrages annuellement numérisés. Donc quand on parle de 375 ans de boulot pour la BnF à raison de 40.000 livres par an, c'est du pipeau.
Refuser le modèle économique
De même, Polinum tient à remémorer des programmes de numérisation massive menés un peu partout dans le monde, mis « en œuvre dans un esprit d’économie de la connaissance sans aucune intermédiation artificielle », ne passe pas par le schéma Google. Autant la solution technique que le modèle économique proposés par la firme californienne, tout cela n'est pas du tout du goût de Polinum, et se fait, qui plus est « parfois au détriment des ayants droits ».
Favoriser l'essor des entreprises françaises
Cette histoire mériterait bien au contraire que l'on saisisse « l'occasion de mettre en place cette filière industrielle française et de développer les nouveaux usages du patrimoine numérisé ». Ce qui est évidemment toute la vocation de Polinum. Une chance unique se présente avec la numérisation pour Gallica, qu'il serait « paradoxal et regrettable » de rater. Autant dire que si le Grand Emprunt doit servir ailleurs qu'aux industriels français, on se tire une méchante balle dans le pied.
« Le consortium POLINUM appelle à la consolidation en France d'une filière industrielle de numérisation de documents patrimoniaux, publics et privés, économiquement viable. Celle-ci permettrait une pérennité des données multi décennales, constamment innovante tant dans les procédures de numérisation, de référencement et d'indexation que dans les usages des objets numériques produits et leur valorisation. »