De retour d'une petite semaine de vacances bien méritées (si, si), loin du
bruyant monde numérique, j'apprends avec une légère tristesse que Jacques
Marseille est mort jeudi dernier.
Je n’en suis pas un spécialiste, loin de là, mais pour autant j'ai souvent eu l'occasion de l’entendre sur les radios, de temps en temps de le voir dans l’admirable émission « C dans l'air » et épisodiquement de le lire dans Le Point ou Les Échos. J’ai souvent été en phase avec ses points de vue, pourtant pas nécessairement dans l’air du temps. Ils ont eu souvent le mérite de montrer qu’il faut se méfier d’un certain nombre de fausses évidences auxquelles on se complait à croire uniquement parce qu’elles semblent justifier nos propres certitudes.
J’apprécie également la collection « à dire vrai » qu’il dirigeait et dont j’ai lu et apprécié un certain nombre de ses volumes portant sur des sujets aussi variés que la Défense européenne (« Défense européenne, la grande illusion » de jean-Dominique Merchet), l’organisation territoriale (« Faut-il supprimer les départements ? » de Matthias Guanz) ou les syndicats (« Les syndicats sont-ils conservateurs ? » de Stéphane Sirot) et bien d’autres encore !
Homme de centre droit, libéral et européen, il était suffisamment atypique, passionné, provocateur, convaincu et convainquant pour que l'on puisse dire, quel que soit ce que l'on pensait de ses thèses, qu'il manquera dans le (bien pauvre) débat français.
Boursorama a eu la bonne idée de publier son dernier entretien à Marie-Paule Virard pour le compte de AOF. On y retrouve assez bien ce qu'était le personnage, un agitateur d'idées parfois un peu excessif mais déclencheur d'interrogations, je vous en conseille la lecture.