Guy Lapébie fut en 1938, à Berlin, double champion olympique. Par équipes en poursuite olympique puis par équipes sur route. Il n’avait jamais gardé un bon souvenir de ces Jeux malgré les médailles. Comme tous les athlètes français, lors de la cérémonie d’ouverture, il avait effectué devant la tribune officielle le salut des « Joinvillais », un salut qui ressemblait beaucoup au salut nazi. Hitler au premier rang de la tribune avait beaucoup apprécié. La foule des spectateurs aussi. Lapébie beaucoup moins à tel point qu’il évitait le sujet quand on lui demandait de raconter ses souvenirs.
Il pensait pouvoir remporter la course sur route mais lors du sprint final, il affirmait que le vainqueur, son équipier Robert Charpentier, s’était un peu trop aidé de ses mains pour se frayer un passage jusqu’à la ligne d’arrivée.
Par la suite, Guy Lapébie disputa à plusieurs reprises le Tour de France, remportant des étapes et terminant à la troisième place en 1948 derrière Bartali et Schotte mais devant Louison Bobet. Puis il se dirigea vers la piste ou il obtint de nombreux succès.
Une fois sa carrière terminée, il tint longtemps un restaurant près de la Place des Quinconces, à Bordeaux. C’était le rendez-vous de tout ce qui importait à Bordeaux. Nombres d’affaires y ont été conclues. C’était aussi le lieu où se retrouvaient tous les sportifs de Bordeaux ou ceux qui étaient simplement de passage.
L’heure de la retraite venue, Guy Lapébie s’est installé dans une auberge-restaurant à la station des Mourtis, dans les Pyrénées, où il accueillait les équipes cyclistes en stage montagnard et régalait, le soir venu, ses amis par ses anecdotes car c’était un conteur-né qui savait embellir les multiples histoires du cyclisme.
Jean-Paul