Rated R, de Rihanna

Publié le 09 mars 2010 par Amcomingsoon


1. Mad House
2. Wait Your Turn
3. Hard featuring Jeezy
4. Stupid In Love
5. Rockstar 101 (Featuring Slash)
6. Russian Roulette
7. Fire Bomb
8. Rude Boy
9. Photographs (Featuring Will.i.Am)
10. G4L
11. Te Amo
12. Cold Case Love
13. The Last Song


« Underrated » R : Pourquoi Rihanna va perdre son intérêt


Au rayon violences domestiques et récupération marketing, on trouve l’encore très jeune, mais assurément « hard » Rihanna. Battue en 2009 par son très charmant compagnon Chris Brown dont la carrière s’est à ce jour, arrêtée à tout jamais, la barbadienne a alors décidé, toute maison de disque y voyant une opportunité à saisir, de se raser la moitié du crâne et de sortir un album d’une prévisibilité thématique presque aussi prometteuse que le Blackout de Britney Spears (en est-elle d’ailleurs réellement revenue ?).


Etonnement toutefois, le produit fini (car il s’agit de le considérer pour ce qu’il est), surpasse après plusieurs écoutes, les déceptions éprouvées lors des écoutes des trop éphémères « Music of the Sun », « A Girl Like Me » ou encore « Good Girl Gone Bad », dont on ne compte plus les rééditions.


Si l'on écarte ainsi la pauvresse du concept (le triangle revanche- apitoiement – sexe compensatoire) et que l’on considère l’album comme une pure source de second degré, le plaisir est absolument immédiat. Au service de morceaux aux tempos plus lents (et au succès moins évident), la voix nasillarde de Rihanna fait preuve d’une rare hystérie sur des morceaux comme Rude Boy, Wait Your Turn , G4L, Rockstar 101 ou le single Hard. Rien de négatif ici puisque l’accent exotique de la banshee du ghetto accompagne avec justesse des productions où les basses, pianos, percussions caribéennes et autres bruits de moteurs incongrus (le très bien écrit et rimique Fire Bomb) se marient à la fois de façon sombre et légère, en accord avec une ambiance visuelle agréablement désillusionnée, sexy et glauque. Le lancinant Russian Roulette, que l’on ne présente plus, en est l’exemple type même s’il reste exagérément dramatique. Le mid-tempo d’un amour lesbien Te Amo complète agréablement une collection assez hétérogène. A éviter cependant les insipides Stupid in Love et The Last Song, deux ballades simplement ennuyeuses dignes des pires moments variétés de Beyoncé Knowles, ou encore Photographs en duo avec Will.I.Am. On mentionnera plutôt Cold Case Love, produite par (feu-) Justin Timberlake et offrant une meilleure fin à un album sous-estimé.
Digne d’un bon Mad Max, on lui aurait cependant espéré une durée de vie un peu plus longue… C’était sans compter les producteurs de la pseudo-Grace Jones puisqu’ils annoncent déjà pour l’été, un nouvel album (auquel travaille Sean « The Pen » Garrett et précédé d’une réédition remixée de Rated R) à l’esprit bisounours qui devrait ravir les foules. Décrit comme « léger et respirant la joie de vivre », le prototype devrait renouer avec les plus hautes positions des charts et le portefeuille d’un public cible qui n’aime pas être dérouté trop longtemps. On s’ennuie d’avance…


J.B.