Sortez les tablettes, car le 25 mars, date coïncidant avec le prochain Salon du livre de Paris, Média Participations (la société qui regroupe les acteurs BD de Dupuis, Lombard, Dargaud, ainsi que la société Anuman et d'autres) va présenter sa plateforme Izeno.
Pour le moment, on sait tout juste où Izeno se trouvera placé dans le Salon (stand W20), avec une brève présentation : « Le plus grand choix de bandes dessinées digitales. » Bon, c'est à la fois vague et... vraiment très vague.
Évidemment, dès que le mot plateforme surgit dans la conversation, on pense illico à ordinateur, mobile, iPhone, lecteur ebook (encore que pour la couleur... mettons plutôt iPad) ou encore consoles portables. La PSP est même citée parmi les appareils supportés. En fait, selon les premières informations, Izneo devrait être à la BD numérique ce que Numilog est à l'ebook. Non, joyeux plaisantins que vous êtes, pas un ratage, mais une plateforme fédératrice, ou du moins désireuse de fédérer les éditeurs qui le souhaiteront, pointe Tout en BD.
Selon les estimations données par François Pernaot, directeur du pôle image chez Média Part', près de 12.000 titres numérisés seraient déjà disponibles sur le catalogue - un nombre que d'autres maisons se regroupant sous l'égide d'Izneo viendraient grossir évidemment.
Le SNAC, syndicat des auteurs de BD, résume alors la situation en termes assez sombres : « Ainsi à terme, même si pour l'instant quelques auteurs et quelques titres seulement sont concernés, chacun d'entre vous peut être impliqué et devoir collaborer, volontairement ou pas, avec Iznéo ce nouvel acteur du livre numérique avec qui votre propre éditeur aura pu traiter. »
Dans un courrier, le syndicat pointe plusieurs problèmes qui l'amènent à une réaction très vive. Remarquant que la rémunération des auteurs sera gérée par l'éditeur, sans concertation aucune ni préalable, cette « révolution majeure dans la diffusion et la commercialisation de votre travail se fait... sans vous ». Dénonaçant alors l'opacité de la situation sur les droits, le syndicat va contacter Média Participations « pour lui faire part de son désaccord sur la méthode » et en attendant, invite les auteurs à refuser que leurs oeuvres soient diffusées sur ce portail.
Mais dans le cas où ils accepteraient, qu'ils n'oublient pas que « les rémunérations proposées sont, comme toujours, négociables ».