L'immigration ne fait pas peur à tout le monde

Publié le 05 février 2010 par Equeritet
Au Québec, figurez-vous, on pense que l'immigration est un bienfait. On sait bien que les flux migratoires humains sont  inévitables, et on considère que c'est une chance pour un pays d'avoir une forte attractivité. Car, finalement, qu'est-ce qui fait la valeur d'un pays, sa compétitivité, sa culture si ce n'est la population qui l'habite… De plus, en considérant les choses d'un point de vue objectif, nous devons bien reconnaître que celui qui a choisi un pays comme destination d'immigration (et donc a fait le choix, pas toujours facile, de quitter sa terre natale) a une motivation supplémentaire par rapport à celui qui n'a fait "que" naître dans ce pays. Nous pouvons donc raisonnablement imaginer que l'immigrant est animé d'ambition, d'esprit d'entreprise et d'une farouche volonté de réussite. Fort de ce constat, le gouvernement du Québec a lancé ces dernières semaines une grande campagne d'information et de recrutement que l'on a pu remarquer dans la presse française.

Quelle surprise pour moi de découvrir cette campagne rafraîchissante, diffusant un message d'accueil diamétralement opposé aux discours qui émanent de l'Élysée. Quel contraste que ces sourires au milieu des médias français qui, s'engouffrant dans la brèche ouverte par  le gouvernement, n'en peuvent plus de s'embourber dans des débats nauséabonds sur l'identité nationale et la burqa. C'est un peu comme si nos cousins québécois nous jetaient à la face le pitoyable état de délabrement moral dans lequel nous sommes : repliés sur nous mêmes, haineux, xénophobes et revanchards, inefficaces économiquement et arrogants… Cette cristallisation des angoisses d'une société malade sur une partie de la population comme origine de ses problèmes nous ramène aux heures les plus sombres de l'histoire de l'Europe. Quelqu'un s'est il au moins donné la peine de mesurer l'impact réel, économique et culturel, de l'immigration sur la vitalité de la France ? Pas à ma connaissance.
Alors, comment en sommes-nous arrivés là ? Tout simplement par une volonté politique cynique et irresponsable qui a choisi de banaliser le discours du Front National pour siphonner son électorat. D'un strict point de vue comptable, l'idée était bonne, la victoire a été assurée et le FN est exangue, vidé de sa substance. D'un point de vue moral, en revanche, les dégats apparaissent comme étant considérables.
Je dis "apparaissent" car, finalement, qui nous dit que la parole dominante, élaborée par l'État (et massivement véhiculée par des médias serviles), reflète vraiment la pensée française ?
Nous le saurons peut-être… En 2012.

Quelques liens :
Pour la suppression du ministère de l'identité nationale et de l'immigration.
Pour réfléchir sur la notion d'identité nationale multiculturelle
Pour quitter la France (pendant qu'il en est encore temps).