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Critique: MORSE (2009)

Par Melmott


morse film



Titre original: Låt den rätte komma in (2009)
Réalisé par Tomas Alfredson
Avec Kare Hedebrant, Lina Leandersson, Per Ragnar et Henrik Dahl
1h54
Interdit aux moins de 12 ans




L'histoire:
Oskar est un adolescent fragile et marginal, totalement livré à lui-même et martyrisé par des garçons de sa classe. Pour tromper son ennui, il se réfugie au fond de la cour enneigée de son immeuble et imagine des scènes de vengeance. Quand Eli s'installe avec son père sur le même pallier que lui, Oskar trouve enfin quelqu'un avec qui se lier d'amitié. Ne sortant que la nuit, et en t-shirt malgré le froid glacial, la jeune fille ne manque pas de l'intriguer... et son arrivée dans cette banlieue de Stockolm coïncide avec une série de morts sanglantes et de disparitions mystérieuses.
Il n'en faut pas plus à Oskar pour comprendre : Eli est un vampire. Leur complicité n'en pâtira pas, au contraire...

Mon avis:Une histoire d'amour vampirique entre ado qui ne s'appelle pas Twilight ? Oui c'est possible et c'est tant mieux !
Morse est un film "frontière". Un de ces films qui, s'ils étaient plus médiatisés, pourraient réconcilier sans mal le public cinéphile classique avec celui de genre car, contrairement à ce que l'on pourrait penser de prime abord, un film intello quelque peu sanguinolent, s'il ressemble à celui-ci, à tout pour convaincre unanimement. Encore faut-il faire la démarche de le voir !
Morse est avant tout une formidable histoire d'amour et d'amitié, où les silences et les instants contemplatifs sont légions et où le vampirisme agit plus comme une parabole de cet âge où l'on se sent différent que comme une trame fantastique.
Dans un rythme lent où les cadrages en très gros plan avec jeux de flou côtoient de grands angles magnifiant les paysages enneigés de Suède, nous assistons donc à la rencontre de ces deux êtres seuls et physiquement très opposés ( le blond angélique à la peau blanche et la brune sauvage aux traits cernés et souvent tâchés de sang), à leur apprivoisement mutuel et à la naissance de sentiments que nos héros eux-mêmes ne savent trop comment appeler.
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De cette relation presque mutique, qui sera renforcée par des dialogues en morse, naîtra une complicité et une confiance sans limite que le bouleversant final ne fera que confirmer. Mais à côté de ça, il y a une réalité qu'il faut affronter, les problèmes inhérents aux crimes commis par Eli, aux parents, aux camarades de classe... Or le parti pris original du métrage est d'aller jusqu'au bout de la logique du jeune duo ; pas de compromis ni de retour en arrière possible ici et on ne peut qu'approuver ce choix qui nous amène subtilement vers le conte de fée. Tous les thèmes y passent donc, de la chronique familiale, au drame adolescent, de l'horreur à la féérie.
Bref, un film parfait qui sonne juste - à l'instar du jeu des acteurs - que l'on souhaite regarder à nouveau dès l'apparition du générique de fin (la preuve c'est que je vais le revoir dès ce soir avec ma moitié). Le signe d'une grande œuvre !
Elouan





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