Le sujet est connu depuis des millénaires, mais la science commence à s'en mêler sérieusement. Témoin le prix Nobel de médecine délivré à Elisabeth Blackburn et Elissa Epel pour avoir montré que l'ADN des gens "rongés par l'angoisse" était modifié au niveau des télomères plus précisément -extrémités des chromosomes, garants de leur stabilité- et affectait l'activité de la télomérase (enzyme correspondante)
Elisabeth Blackburn raconte de façon amusante qu'elle était réfugiée dans le snobisme de la biologie moléculaire pure lorsqu'elle a rencontré Elissa Epel qui étudiait l'effet du stress psychologique chronique sur des personnes en charge d'enfants atteints de longues maladies.
En 2008 des chercheurs canadiens du centre de l'addiction et de la santé mentale ont confirmé le rôle de l'environnement et du vécu dans l'apparition des troubles mentaux. Une étude Danoise de 2008 sur 1,38 millions de femmes a montré que le fait d'être confronté à la maladie ou au décès d'un proche, juste avant ou pendant la grossesse augmente de 67 % le risque de schizophrénie chez l'enfant à naître. Si une femme est anxieuse ou dépressive pendant la grossesse le bébé aura tendance à présenter un marquage épigénétique (modification chimique qui affecte l'ADN, autre que les mutations qui touchent la structure) anormal sur le gène du récepteur aux corticoïdes, ce qui entraine un nourrisson au taux de cortisol élevé, très sensible au stress.
Les chercheurs de l'université de Rockefeller à New York ont réussi à "annuler" les effets épigénétiques causés par le stress , en donnant un antidépresseur à des souriceaux.
Les travaux menés au Massachussets General Hospital ont montré que huit semaines de relaxation suffisaient à modifier l'expression de plusieurs centaines de gènes, impliqués dans le stress, en le diminuant notablement.
Elissa Epel lance une nouvelle étude sur les effets de la méditation sur la longueur des télomères.
Plus personne de sérieux ne peut contester que nos expériences, nos émotions, nos actions façonnent l'expression de nos gènes.
En attendant, nous avons commencé un vaste travail pour mettre à la disposition des jeunes générations quelques réflexes de base pour "avoir la pêche".
Cherchons partenaires, sur ce sujet si essentiel !
Sous peu, quelques exercices de relaxation pratiquables