Ainsi l’expulsion
express dont a fait l’objet Najlae Lhimer il y a quelques jours ne serait pas si justifiée que cela. Pourquoi, sinon, Nicolas Sarkozy a-t-il déclaré à une délégation de
femmes reçues ce 8 mars à l’Elysée qu’il était « prêt à [l’]accueillir en France ». Le préfet du Loiret avait pourtant juré ses grands dieux – croix de bois, croix de fer… - que
toute cela était tout a fait légal et légitime. En fidèle « fusible de l’Etat », Bernard Fragneau doit ce soir « manger son chapeau ».
Passé maître dans l'art de la politique spectacle, le président de la République n’a évidement pas choisi au hasard le moment et les interlocuteurs. En faisant cette annonce en cette
100e journée internationale des droits des femmes, il cherche, outre à récupérer une bévue, à redorer son blason à moins d’une semaine d’élections régionales qu’il sait perdues. Ca n’est pas par
humanité que Nicolas Sarkozy consent, en prince se faisant tout à coup magnanime, a autorisé le retour en France de la jeune lycéenne marocaine. Personne n’est dupe. L’ancien ministre de
l’Intérieur est l’auteur ou l’instigateur de nombreuses lois qui réduisent un peu plus chaque fois la dimension de terre d’accueil de notre démocratie. Il aura fallu toute la mobilisation politique
et citoyenne à laquelle on a assisté pour que l’Etat expulseur retrouve un peu la raison.