Mon père a planté pour moi cet arbre séquoia gigantea, il y a cinq fois dix ans. C'est mon arbre.
Venelle devenue autoroute je l'emprunte tous les jours, mon temps dessus roule à trois cents à l'heure, pas de flics pas de radars, pour moi pas de péage, je peux aussi m'arrêter quand je veux.
Dormir au milieu de lui, de sa chaussée molletonnée, des jours entiers, les bras en croix, toujours, je peux.
Le nez en l'air, je circule sur mon arbre l'air de rien, libre comme l'air, je ne risque rien, il est l'ami des foudres et des tempêtes, c'est mon ami, c'est un géant, c'est mon tremplin, mon promontoire, mon autoroute pour la vie...