Avec The Ghost Writer, Roman Polanski signe son retour au thriller dans un contexte particulier mais avec toujours le même talent.
Il faudra être patient pour aller au bout de ce thriller politique. Parce que la confrontation McGregor/Brosnan ne viendra qu’à la fin mais surtout parce que Roman Polanski a une manière toute particulière et anti-hollywoodienne de tourner. Le rythme du film est lent et l’intrigue met un moment à se mettre en place. Le réalisateur préfère s’attarder sur ses personnages, les liens spéciaux qui vont se créer et la mise en place d’une ambiance plombante qui mine de rien fait légèrement monter la tension dans le dernier tiers du film. Et il y a aussi ces situations et dialogues parfois complètement absurdes au milieu de cette noirceur. La patte de Polanski est bien là.
Alors certes, on peut avoir un petit sentiment d’inachevé à la vision du film, mais après tout, il reflète bien l’état d’esprit dans lequel a peut-être pu se retrouver Polanski assigné à résidence comme McGregor était coincé sur l’île. Il faudra juste se faire à ce rythme particulier pour apprécier le récit. Après tant d’années, Polanski maitrise toujours parfaitement ses images froides qui font plus tard de grands classiques. Il faudra donc prendre un peut de recul pour comprendre tout ce que le cinéaste a voulu dire.