Amusante et agréable petite parenthèse dans notre département où depuis deux semaines nous fûmes plus habitués à voir sourdre les nauséabonds relents de “boules puantes” de l’UMP que de miraculeuses – il paraît qu’elles le seraient - larmes d’huile d’olive… «Supercherie, miracle ou autre ?» s’interroge évidemment Le Monde Une icône orthodoxe “pleure” des larmes d’huile de même que 20 minutes Une vierge qui pleure de l’huile d’olive attire les foules à Garges-les-Gonesses… Question à laquelle je me garderais bien de répondre de manière tranchée, quitte à déclencher une bonne salve de quolibets chez mes ami(e)s rationnels et sceptiques…
Je le suis tout autant mais j’admets néanmoins qu’il se produit parfois des phénomènes que la science n’arrive pas à expliquer. J’ai déjà lu des ouvrages très sérieux et documentés sur les miracles et autres stigmates – on se souvient notamment du célèbre Padre Pio mort en 1968 - ou statues pleurant du sang pendant le carême ou la Semaine Sainte sans que la plupart du temps de très sérieuses analyses scientifiques ne déjouent une super-cherie. Selon ce que je lis à ce sujet sur Wikipedia, il existerait à Notre-dame-de-Lourde une statue de la Vierge qui pleurerait également de l’huile d’olive sans que l’on en eût jamais trouvé la cause ni dévoilé la moindre supercherie.
Toujours est-il que depuis le début du phénomène le 12 février 2010 – vendredi précédent le carême - la maison de la famille Altindagoglu à Garges-les-Gonesse ne désemplit pas. Le patriarche grec orthodoxe s’est même déplacé pour y dire une messe. Esat Altindagoglu, agent commercial d’origines turque et libanaise de 46 ans explique qu’un prêtre libanais a offert cette icône à sa femme, Sevim, pour son anniversaire en 2006.
Celle-ci va plus encore plus loin en parlant d’un “miracle” opéré grâce à l’huile des “larmes” : «Une femme est venue à la mi-février en m’expliquant qu’elle ne parvenait pas à avoir d’enfant. Elle a pris un peu d’huile sur un mouchoir qu’elle a placé sur son ventre. Il y a deux jours, elle m’a rappelé pour me dire que, d’après son médecin, elle peut désormais avoir un enfant»… Mais là, que l’on me permette de retrouver mon scepticisme d’infirmière ! Il peut y avoir tellement de causes qui empêchent une femme d’avoir des enfants, dont le facteur psycho-logique… J’appartiens à une génération où pendant mes études l’on commençait à beaucoup parler de maladies psychosomatiques quand on ne trouvait pas une explication à certains troubles. Même trop ! C’était devenu la tarte à la crème et un moyen commode pour certains médecins pressés de se débarrasser à bon compte des malades qui se plaignaient sans que l’on en trouvât la cause… Et «pourtant ça fait mal !» disait un médecin de ma connaissance qui prenait le temps d’écouter ses patients et qui, à défaut de les guérir cherchait à les soulager. Les connaissances et les moyens d’investigation – analyses de laboratoire et examens radiologiques (scanner ou IRM n’existaient pas) – de même que les traitements étaient loin d’être aussi sophistiqués qu’aujourd’hui… Rien ne dit dans ce cas que ce n’est pas le résultat d’un traitement contre la stérilité qui a pu lui être administré.
«Il n’y a que la foi qui sauve !» dit-on parfois, mais il faut aussi savoir raison scientifique garder. Pascal qui fut autant un grand scientifique qu’un homme de foi, disait justement : «Le cœur a des raisons que la raison ne connaît pas».