En fait, je m'aperçois que je suis une abominable réac' !
J'aime l'ordre et la propreté, les trains qui arrivent à l'heure, les banlieues sans tags, les habitants qui travaillent et pensent à l'amélioration de la qualité de vie de leurs enfants, et qui aiment à consommer....Tout comme à Singapour.
De la nourriture, partout et tout le temps, des fringues - les centres commerciaux sont le reflêt de toutes les marques du Monde et les marques françaises sont plutôt bien représentées - des appareils électroniques pour être plus performant dans les grandes tours de bureaux où des milliers d'expatriés cohabitent avec des asiatiques surdiplômés......
Et par là-dessus, le mauvais gout international ! Mais cela n'est pas spécifiquement singapourien...C'est simplement une caractéristique des zones à fort pouvoir d'achat.
Il n'y a qu'à lire le premier "inflight" venu, vous savez, ces revues laissées à disposition dans les avions et les hôtels de luxe, qui ne servent que de support de publicité pour des montres, des stylos, des bijoux, des parfums, des sacs...
Le mauvais goût international, le summum du bling-bling "m'as-tu-vue avec le dernier sac énorme de chez...", c'est la maroquinerie, justement. Plus c'est gros, plus il y a de poches, de cabochons, de clous, mieux c'est pour les fashionvictims.
Il y a aussi ces chaussures à talon désespérément haut, dont on se demande comment les filles parviennent à mettre un pied devant l'autre...Ou ne parviennent pas comme cette ridicule Mylène Farmer sur les marches de l'Elysée. Que cherchait-elle à faire ? Rivaliser avec Carla, qui ne porte plus que des talons plats depuis qu'elle est mariée ?
Voilà l'image glamour que l'on cherche à donner en modèle à la jeunesse : une fille ultra-mince portant des sandales haut lacées avec une semelle compensée et un talon de 14cm, des jambes nues émergeant d'un short à paillettes, super bien épilées, une blouse de soie volant et laissant entrevoir des seins tout petits, des boucles d'oreilles longues jusqu'aux genoux et des cheveux longs raides, pas attachés surtout, avec des lunettes de soleil pour masquer les cernes de nuits agitées.
Pourquoi pas, après tout ? Chaque âge ses fantasmes.
Moi, c'était les silhouettes dessinées par Gruau, les robes entravées à taille fine du New Look des années cinquante, des coupes de cheveux courtes ou des chignons serrés comme les héroïnes d'Alfred Hitchcock...L'image rêvée de Grace Kelly. Chacune son époque ! Maintenant, l'idéal féminin, c'est plutôt Amy Winehouse !
Sir Stamford Raffles doit se retourner dans sa tombe !