Je suis à la recherche d’un visage. Un visage beau et simple. De ce visage émane quelque chose d’indéfini, qu’il est difficile d’expliquer, de cerner, c’est sans doute une lumière ou une blessure, je ne sais trop. Mais je suis à la recherche de ce visage. Il est là, quelque part, il se cache peut être mais peu importe, il est là, bien là. Je le sais. Et j’ai envie de voir ce visage maintenant, tout de suite car c’est un visage qui dit tant de choses, un visage comme un lieu magique et inconnu où se mêlent tant de couleurs, tant de rêves, un visage qui énonce les versets de l’universel. Un visage qui ne se contente pas de la finitude de l’instant et qui veut aller plus loin, toujours plus loin. Un visage qui dit l’usage de la simplicité et le souci des faibles, un visage, si elle est blessure, dénoue les apparences, si elle est lumière, ruine les frontières, les limites, ruine tout ce qui nous empêche de respirer, tout ce qui nous emprisonne. Un visage beau et simple. Essentiel sans doute. Ce visage est peut être le vôtre, nul ne le sait, mais c’est le visage de ceux, gens de peu, architectes de l’invisible, qui tissent, alors que s’élaborent les grands discours, la fausse vertu des puissants et les rengaines de notre prévisible médiocrité, qui tissent les filaments d’un songe étrange et somptueux dont l’étreinte de ses ailes, si grandes, si vastes, exile cette île aux confins du vouloir de l’Obscur et de ses vindictes. Je suis à la recherche de ce visage.
Umar TIMOL.