Partant le week end dernier à la campagne, j'avais grandement sous estimé le temps passé entre les métro, bus et train. Je me suis donc retrouvée sans rien à lire
pour les trajets du retour. Pas de panique, j'ai plongé dans la bibliothèque parentale, et suis repartie avec deux livres sous le bras. Voici donc ma première trouvaille!
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Bien que mort prématurément à trente et un ans, Franz Schubert aura eu le temps de composer plus de mille oeuvres, dont quelque six cents
lieder. Par-delà les siècles, comme le génial témoin revenu d'un voyage dans le temps,Pierre Charras fait entendre au présent la voix du compositeur, au plus près du processus créatif,
et dessine les contours d'une âme tourmentée.
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Je n'ai pas oublié mes quelques années passées au conservatoire, du moins pas encore. Et s'il y a bien un compositeur sur lequel j'ai définitivement jeté mon dévolu après tout ce temps, c'est
bien Franz Schubert. Pas autant que mon père, à qui ce petit livre a justement été offert, mais quand même. C'est pour ça que devant son enthousiasme, un peu mitigé, mais enthousiasme malgré
tout, je me suis dit "pourquoi pas" quand il m'a proposé ce récit.
Assez court, ce roman se veut une biographie très libre du compositeur. La forme est très originale, puisque le récit est construit selon la forme qu'un requiem : au gré des différents
mouvements, les souvenirs affluent sous nos yeux, présentés à la première personne par un Schubert mourrant. En fait de souvenirs, il s'agit plus justement de réflexions, plus ou moins heureuses,
développées à partir de points précis du passé du compositeur. Il ne s'agit donc pas à proprement parler d'une biographie de Schubert, mais du bilan qu'il aurait pu faire de sa vie, au seuil de
la mort. Tout est donc extrêmement subjectif. A prendre comme tel toutefois, voici une lecture tout à fait plaisante. Ce qui aurait pu être pénible sur plusieurs centaines de pages reste simple
et rafraichissant au long de courtes pages du récit. Si l'on joue le jeu de l'auteur, il est facile de substituer au personnage principal le vrai Schubert et de s'imaginer pour quelques instants
que ces réflexions et sentiments puissent être siens, et de plonger avec lui dans les regrets et douceurs de son passé.
Les références musicales, disséminées tout au long de l'ouvrage, ainsi que les souvenirs de concert et de rencontres musicales, m'ont en tout cas incitée à me replonger dans les oeuvres du
compositeur, avec un grand plaisir.
Sans être un véritable coup de coeur, ce petit roman m'a pourtant permis de renouer avec des souvenirs musicaux un peu éloignés, et présente une analyse et un développement que j'ai trouvé très
plaisants de ce qui aurait pu être les dernières pensées de Schubert.
En résumé : sympa !!
Edit : sur les conseils d'Ys, un extrait en direct
"Schubert joué par Brendel, en toute sobriété, ça fait du bien ! "
Et ici, ma sonate préférée, avec l'une des
meilleures interprétations.