Dimanche 29 novembre 09
Hé bien voilà, c'est fait. Après des années de luttes épiques, le théâtre municipal va être détruit, et remplacé par un centre culturel alliant théâtre, cinéma et salles d'exposition.
Je ne veux pas revenir sur ces interminables débats entre les "pour", ceux qui pensent qu'une ville de 166 000 habitants mérite un centre digne de ce nom, comparable à ce qui existe à Nantes, et
ceux qui veulent défendre "leur" vieux théâtre (il date de 1842)... et n'aiment pas l'idée qu'un multiplex en plein centre ville attire une clientèle plus jeune et peut-être plus dissipée.
Toujours est-il que les jours du vieux bâtiment sont comptés, et c'est cette histoire que je veux raconter.
Tout d'abord, j'ai trouvé sur le Net une belle image du théâtre en 2008 : c'est sur Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Theatre_municipal_mans.JPG
Pour moi, le théâtre municipal du Mans, ce sont d'excellents souvenirs : "Don Quixote" ou "la visite de la vieille dame" d'Omar Porras, un très bon Don Juan par Jacques Weber, entre autres... De
moins bons aussi : le massacre des "Illuminations" de Rimbaud, par exemple (voir ici même Rimbaud au théâtre ) ; mais c'était
aussi un bâtiment vieillot, malcommode, des toilettes malodorantes, des places où l'on ne voyait rien, où on entendait mal, un plateau technique qui ne permettait guère à des metteurs en scène
ambitieux de s'exprimer, une programmation parfois médiocre ou étriquée...
C'est donc avec un mélange d'attendrissement et de soulagement que j'attends la mort du théâtre, et surtout sa résurrection !
Voilà donc quelques unes de ses dernières images, juste avant qu'il ne soit détruit, demain.
On aperçoit, en bas, le bulldozer qui entrera en action demain...
Lundi 30 novembre 09, 10 h du matin.
En sortant du lycée Montesquieu, tout proche, je vais faire un tour au théâtre : l'engin terrible est déjà en position, pour grignoter la façade arrière de ses dents monstrueuses...
Vite, je fais le tour du théâtre. Sur la façade avant, restent encore les amusantes sculptures de bronze, que je n'avais jamais vraiment regardées. Preuve que l'urgence et la perte aiguisent l'oeil... Elles sont d'André Bizette-Lindet, ancien élève du lycée Montesquieu. Mais qui pourrait m'en dire un peu plus ? Il semble un parfait inconnu sur le Net...