Je l'avoue, jusqu'alors j'ignorais jusqu'à l'existence de Roberto Cotroneo, écrivain italien né en 1961, critique littéraire, et pianiste. Presto con fuoco est donc une
révélation.
Un pianiste de grand renom, contemporain et égal des Rubinstein, Gould, ou Arrau, rencontre un jour un Russe, qui se croit traqué, et se propose de lui donner ou de lui vendre un manuscrit
particulièrement précieux : le finale de la 4ème ballade en Fa mineur, que Frédéric Chopin, presque mourant, aurait réécrit pour Solange, la fille de George Sand, pour qui il aurait
éprouvé un amour passionné... D'abord sceptique, le héros finit par accepter, et découvre alors un "finale" éblouissant et totalement inconnu, "presto con fuoco", que même Chopin ne put entendre
ni jouer lui-même de son vivant, tant sa maladie l'affaiblissait...
Outre l'invention quasi policière, le mystère qui entoure cette étrange partition, le roman nous fait pénétrer au coeur de la musique, dans l'intimité de ces pianistes de génie et de leurs
interprétations... De longues digressions, jamais ennuyeuses, nous livrent les secrets de cet art.
Il faut lire ce roman, en écoutant Chopin, bien sûr, la 4ème ballade (je connais la belle interprétation de Pollini, je ne sais s'il en existe d'autres), mais aussi les
Nocturnes, les Préludes... Jamais peut-être la musique Romantique n'avait été si bien évoquée !