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La balle, le pigeon, le pouvoir & une paire de tétons perdue puis retrouvée - Marc Bell - Shrimpy & Paul (Cornélius - 2010) par Lazare Bruyant

Par Fric Frac Club
La balle, le pigeon, le pouvoir & une paire de tétons perdue puis retrouvée - Marc Bell - Shrimpy & Paul (Cornélius - 2010) par Lazare Bruyant Ceux d'entre vous qui lisaient des blogs dans les earlies 2004/2006, blogs aujourd'hui disparus pour la plupart (un demi-snif), savent combien La Bruyantissime était le réceptacle d'une certaine idée de la beauté imagée, d'un esthétisme sans concession. Photographies, graphisme, images à colorier aux feutres pinceaux ponctuaient la bibliothèque absurde & polémique la plus chevaleresque depuis que les potes de Don Quichotte décidèrent de faire flamber la sienne sous prétexte que c'était mieux ainsi, que les chevaliers on s'en fout & que c'était pour son bien... soit disant. On a vu ce que ça a donné. La balle, le pigeon, le pouvoir & une paire de tétons perdue puis retrouvée - Marc Bell - Shrimpy & Paul (Cornélius - 2010) par Lazare Bruyant
« Je sais qu'il y a de la magie dans le monde mais c'est bizarre que la bouffe ait un tel effet ».
La poésie se cache parfois dans les endroits les plus inattendus & d'un coupPATATRAS ! je me retrouve bouche bée, une bande dessinée entre les menottes – une "bédé" ou un comic comme disent les cow-boys dont nous reparlerons bientôt ( & aussi parce que Marc Bell travaille en strip & se trouve être canadien anglophone bien que montréalais d'adoption... doit habiter dans un de ces quartiers, derrière la rue Sherbrooke, où les gars font semblant de rien piter au français quand tu leurs demande une orange). Une fois n'est pas coutume dans ce Fric-Frac Club saturé de mots, de ponctuation & d'arguments définitifs à la pelle, pour une fois parlons un peu dessins, bulles & coups de crayon. Ouuuuh. La formidable maison Cornélius (vraiment formidable) édite une compilation des aventures de Shrimpy & Paul, sorte de Laurel & Hardy psychés maboules sortis d'une note de bas de page de Moebus (le Moebus psychédélique avec du fluo partout, genre avant que les Humanoïdes ne décident de repeindre L'Incal en marron & caca beurk) & c'est l'une des choses les plus simplement salvatrices qui me soit arrivée depuis longtemps. Plein jusqu'à la dernière page d'un humour absurde au possible, d'amour, de coups foireux, d'entourloupes pop, d'incartades hard-rock (Marc Bell gros fan de Black Sabbath... Shrimpy aussi apparemment), de scènes de cul burlesques sans qu'on y voit quoique ce soit à part, peut être, cet étrange couple que forment Shrimpy & Paul & de leurs fantastiques amis juste derrière, qui sautillent en un chœur symétrique sur quelques strips tous aussi savoureux qu'un bon trip hallucinogène. Il y a du manga dans les discrètes didascalies d'action & dans la tronche de cette saloperie de Shrimpy qui semble être le rejeton d'un personnage du Number 5 de Taiyou Matsumoto. Il y a surtout du comic us pur jus à tous les étages, du Crumb dans les ombres d'arrière-fond & du Herriman dans les angles arrondis de ce superbe moment de lecture. Joseph Ghosn disait, il y a peu, que si il n'y avait que deux ou trois bandes dessinées à lire en ce moment Shrimpy & Paul en faisant partie, haut la main. Vous savez quoi ? Il a raison. Cent fois raison.

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