Quincaillerie fédérale

Publié le 08 mars 2010 par Kalvin Whiteoak

En prenant une mémorable claque ce weekend, la partie bourgeoise du Conseil fédéral et le personnel politique suisse de droite ont la gueule enfarinée depuis hier, se confondant en misérables et vaines explications au terme desquelles le peuple finit toujours par avoir mal compris et fait des amalgames inappropriés.

A propos d’amalgame, la simple conception du plombage LPP rejeté hier a coûté quelques bonnes dizaines de millions de francs en rémunération de glossateurs débiles et de spécialistes pas nets, grâce à l’ inefficacité parlementaire suisse proverbiale. Même dans la défaite experts et scribouillards s’en tirent toujours car ils ont pu vendre leurs salades avant qu’elles ne deviennent inutiles …

Les braves commentateurs de la presse standard se sont rués exclusivement sur l’avis du peuple allié au nécessaire rééquilibrage des retraites en fonction de l’allongement de la durée de vie pour expliquer le résultat. Le juste milieu qui ne mène à rien et ne veut rien dire.

En revanche aucun ne s’est risqué à constater que la faiblesse du personnel politique suisse et du gouvernement en particulier à la suite de cette votation devrait donner un sérieux coup de pouce à la future votation sur l’élection du Conseil fédéral par le peuple. Car défiance il y a et défiance il y a raison d’avoir. Merz devrait avoir disparu depuis des mois dans une démocratie normale. Burkhalter est une erreur de casting grave et Doris a une idée de la politique aussi habile que celle de Wawrinka au sujet du tennis en coupe Davis (et en général).

Quant à la question des retraites, le premier pas de sa solution est simple, beaucoup plus simple qu’on ne veut le laisser croire : il faut traiter les assureurs sur plan d’égalité avec les banquiers escrocs et leur retirer entièrement le juteux business du 2e pilier. Pour ne le conserver que dans une caisse unique ou alors dans ces caisses paritaires gérées selon des règles un peu raisonnables et avec des coûts de fonctionnement qui ne permettent pas l’attribution de bonus indécents.

Ensuite, la définition des règles n’est pas si compliquée que ça, à condition de disposer d’une  bonne et fiable et non pas de cinq échelles de taux de mortalité contradictoires et dessinées en fonction des besoins de celui qui la paye. Enfin on a besoin d’un Conseil fédéral politique et non gestionnaire comptable des vis et des clous de la petite quincaillerie fédérale : et pour ceci, il faut que le peuple s’empare de son élection et fasse le ménage.

Un coup de balai à ce niveau aura comme résultat immédiat d’autres coups de balai nécessaires dans une administration pléthorique qui préfère étudier (pour ensuite légiférer)avec 20 spécialistes grassement payés le comportement de la chauve-souris grise à queue verte en territoire de moyenne montagne orientée Nord que de traiter correctement et surtout efficacement des problèmes de base et essentiels.

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