Palenque est une ancienne sité maya de l'époque classique, pour les gens que ça intéresse. C'est-à-dire que l'apogée du site date de la même époque (générale) que Tikal, au Guatemala, et que Copan, au Honduras. Le site est donc plus ancien que la plupart des sites mayas du Campeche, Yucatan et Quintana Roo que j'avais visité début 2007 lors de mon premier passage au Mexique.
Qui dit plus ancien dit généralement moins riche en décorations et bas-reliefs ayant survécu aux siècles. Pourtant, on retrouve à Palenque plusieurs exemples assez bien conservés d'art maya - un nombre impressionnant en fait, compte tenu de l'âge du site.
Palenque est situé dans la jungle, c'est dire qu'il y fait chaud - et j'ai été chanceux de visiter le site lors de la seule journée parfaitement ensoleillée de la semaine - et ce n'est pas une coïncidence; j'avais consulté les prévisions météo, ayant le loisir de choisir le moment de ma visite en provenance de San Cristobal.
J'ai donc couvert les cinq heures et demi nécessaire à joindre la ville moderne de Palenque, de San Cristobal, dimanche dernier, puis j'ai pris un transport pour la jungle immédiatement. Je ne désirais nullement demeurer en ville et j'avais lu qu'un certain nombres d'établissements louaient des cabines et des huttes dans la jungle à quelques km du site archéologique. Un jeune homme rencontré à San Cristobal nous avait recommandé l'un d'eux et spécifiant qu'il était préférable de rester près du site qu'en ville - à 9 km de là.
(À Tikal, nous avions couché dans un hamac dans la jungle, donc il n'y avait rien de bien effrayant à aller voir du côté des huttes).
Nous avons loué une petite hutte près de l'entrée du parc archéologique, à 3,5 km de l'entrée officielle du site lui-même. Après une nuit dans la jungle - les huttes sont munies de fenêtres mais sans vitres, seulement des moustiquaires et il n'y a rien d'aussi bruyant que la jungle, avec ses insectes par millions et ses singes hurleurs marquant leur territoires par leurs hurlements dès 4h du matin - après la nuit, très confortable, donc, nous avons couvert les quelques km à pied menant au site en un peu moins de 40 minutes, préférant la randonnée au microbus passant.
Puis, nous somme entrés dans l'ancienne cité maya de Palenque, effectuant un saut de plusieurs siècles vers le passé. Il était 8h50. Nous en sommes ressortis à 16h40, dix minutes après la fermeture officielle du site, fatigués mais très très heureux d'avoir eu la chance de voir ce site merveilleux qu'est Palenque.
Voici donc quelques photos des ruines que l'on voit à Palenque.
Contre-jour en matinée. Les premiers temples visibles après l'entrée sur le site. Le plus petit, au centre, est appelé temple de la reine rouge. Celui au fond est le temple où on a découvert la tombe de Pakal, le seigneur gouvernant le plus connu de Palenque - c'est pendant son règne et celui de son fils que la plupart des édifices que l,on peut encore voir aujourd'hui à Palenque ont été érigés.
Le Temple des inscriptions rappelle presque plus le célèbre Castillo de Chitchen Itza que les pyramides de Tikal, pourtant plus contemporaines. On soupçonne déjà une influence mélangées Aztèque/Toltec qui est pratiquement absente de sites comme Tikal. Il faut dire que nous sommes plusieurs centaines de km plus à l'ouest.
La Tour de l'observatoire de Palenque est unique dans le monde maya que j'ai visité (plus d'une douzaine de sites à ce jour). Jamais auparavant je n,avais vu une structure droite aussi haute. La chose n'est pas si surprenante puisque l'on sait que les mayas étaient de fins astronomes en plus de fins mathématiciens.
La Tour en question se tient au milieu d'une gigantesque construction qui a été visiblement modifiée et agrandie au fil des générations de gouvernants et que l'on appelle El Palacio. Cette structure comporte plus de 4 cours intérieures, en plus de nombreux couloirs et de nombreuses pièces - dont une section qui rappelle définitivement certaines pièces des plus récentes de Chitchen Itza.
Suze s'offre un moment de méditation près del Palacio, sur le gazon du Groupo Central de Palenque. Bien que nous pouvions apercevoir quelques autres structures au loin au nord et à l'est, nous étions loin de nous douter de l'étendue globale de la cité.
À mon tour de poser... dans les escaliers de l'impressionnant Temple de la Croix (une mésinterprétation d'une sculpture en forme de croix découverte dans la pièce au sommet - typique de plusieurs noms des structures des sites mayas).
Suze pose pour donner une idée de l'échelle. On voit ici El Templo del Sol (à l'extrême gauche, en haut), deux plus petits temples (au centre), et le Temple des inscriptions (en haut à droite), qui lui-même, domine la Plaza Centrale. Suze se tient ici sur le troisième pallier du Temple de la Croix. Nous avons tous les deux déplorés l'absence d'Esteban, qui aurait certainement adoré voir ce site merveilleux...
Une vue de côté du Temple de la Croix. Les touristes captés ici le sont pour des fins d'échelle - le temple est gigantesque. Autre élément donnant une idée de la grandeur de Palenque: la Tour de l'observatoire del Palacio est visible au centre-gauche de la photo, au loin... et les terres agricoles de la selva le sont aussi, quelques km plus loin à l'horizon.
Palenque ne s'arrête pas à quelques grandes et majestueuses plazas dans les montagnes de la selva. on y trouve aussi des secteurs moins excavés et où la jungle domine le paysage parmi les ruines de plusieurs secteurs entourant le coeur de l'ancienne cité. ces groupes plus "mineurs" étaient généralement constitués de secteurs résidentiels, même si dans ce cas-ci, il s'agit de plus vieux temples enfouis sous une végétation encore dominante.
Voici d'ailleurs un de ces secteurs résidentiels, et, signe indéniable de l'âge du site, on voit que des arbres matures ont depuis longtemps repris leurs droits sur le site. Ce secteur des groupes I et II est très peu fréquenté par les visiteurs de Palenque et on n'y voit absolument aucun tour de groupes. Il y règne une ambiance quasi mystique qui n'est pas sans rappeler quelques uns des temples d'Angkor, au Cambodge.
Sinon, on peut toujours s'amuser à faire des beaux effets photographiques - Palenque, je le répète, est un site incroyablement photogénique. ici, du sommet d'un temples, je capte quelques autres structures du groupe nord du site.
Suze, dont l'utilisation d'un parasol donne une idée de la chaleur qui règne dans la jungle, même celle bien entretenue du groupe principal du site, pose ici dans le jeu de balle typique de toutes les cités mayas.
Quand je disais que le site était photogénique, je n'exagérais rien: Sur ce cliché, on peut avoir une belle vue quasi aérienne du groupe principal du site. À gauche, le Temple des inscription et au centre, El Palacio, dominé par la Tour de l'observatoire. L'ensemble est entouré de forêt tropicale, située sur un pic montagneux, comme en témoigne la plaine, visible à l'horizon.