B: Aigle Bleu, dans de précédents
articles, vous avez expliqué que les cataclysmes naturels peuvent être une manifestation du karma des êtres. Par ailleurs, dans Le Sentier de le Beauté, vous évoquez la capacité des
êtres humains à influencer les éléments naturels et à provoquer un temps favorable à leurs activités, pourvu qu’ils soient connectés à la nature et aux esprits qui l’habitent. Puis vous expliquez
qu’en Europe, dans la plupart des régions, les esprits ont été délaissés pendant des siècles, et sont par conséquent « endormis », ce qui veut dire qu’il faudrait pendant de nombreuses années
effectuer des rituels et faire des offrandes avant de pouvoir de nouveau communiquer avec eux.
Pensez-vous que la dernière tempête qui a sévi en Europe puisse être perçue comme une manifestation du karma des habitants dans les zones concernées, ou qu’elle est plutôt l’expression d’une
situation globale, et des perturbations que notre mode de vie moderne a fait subir à l’écosystème ?
AB : Je pense que ces deux explications, aussi difficiles qu'elles puissent sembler à accepter, sont autant valides
l’une que l’autre.
B : Pensez-vous que de tels phénomènes pourraient être évités à l’avenir, si les gens revenaient aux rituels et aux cérémonies permettant
d’honorer les esprits de la nature et de communier avec eux – même si par ailleurs certains continuent à malmener la terre avec leur consommation effrénée?
AB : Localement, oui, je pense que l’on peut avoir une certaine influence sur le climat, en établissant des domaines familiaux et en effectuant
des rassemblements avec d’autres personnes qui souhaitent également honorer et célébrer la nature par des cérémonies. Mais le climat local est également influencé par l’équilibre climatique
global, qui est bel et bien perturbé, et cette situation perdurera sur toute la planète jusqu’à ce que l’humanité comprenne et assume enfin sa responsabilité envers la création.