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Je viens de découvrir Stefan Zweig. Quoi ? Comment ? diront certains, « inculture » siffleront les autres d’un air dédaigneux. Peu m’importe l es remarques car je suis tombée sous le charme de son écriture. D’ailleurs, je pense qu’il est impossible de ne pas succomber à ce style, au plaisir des mots qui s’enchaînent avec limpidité, à ces descriptions dosées savamment ( ni trop ou pas assez )…
Amok ou quand la passion flirte dangereusement avec la folie pour au final n’en faire qu’un seul et même état. Trois passions obsessionnelles sont décrites sous formes de nouvelles. L’âme humaine torturée et tortionnaire est mise à nu.
L’Amok , en Malaisie, est celui qui, pris de frénésie sanguinaire, court devant lui, détruisant hommes et choses, sans qu’on puisse rien faire pour le sauver. Dans la première nouvelle, le narrateur, passager sur un paquebot se voit devenir le confident d’un homme atteint de cette démence singulière.
Lettre d’une inconnue met en scène la passion dévastatrice. L’amour irraisonné, démesuré d’une jeun fille de treize ans pour un homme. Il ignore ses sentiments qui ne vont cesser de croître dans le temps. Devenue femme, elle sacrifie tout pour cet homme qu’elle adule en silence. Elle est aimante, pardonne ses maitresses, le guette, le surveille, vit pour un regard croisé.
Dans la ruelle au clair de lune, la passion dominatrice devient humiliante, objet de vexations. L’homme subit et ne peut se défaire de celle qu’il aime. Une autre forme d’amour intervient ici également, l’amour purement charnel, plaisir de la chair que l’on achète à une prostituée.
Captivée par chacune des trois nouvelles, j’ai bu les mots de Stefan Zweig qui nous emmène explorer les tréfonds de l’âme et des sentiments. Il nous guide en douceur, jamais brusquement et c’est magnifique !
Vous l’aurez compris, c’est un grand coup de cœur !
« Mais crois-moi, personne ne t’a aimé aussi fort comme un esclave, comme un chien, avec autant de dévouement que cet être que j’étais alors et que pour toi je suis toujours restée ».