(photo d'illustration)
Daali ne connaissait pas le 8 mars, et pourtant…
Une pensée à la pensée révoltée de Daali qui n’avait jamais trouvé juste que dans leur petit village de Jeeri écrasé par la chaleur brûlante de l’harmattan, que l’air frais de la mosquée construite avec la participation de tout le village, souffle seulement sur les hommes et jamais sur les femmes , parce que l’accès leur en était interdite du fait de leur condition.
Pour des motifs de constituions biologiques ou pas de la femme, Daali, cette cultivatrice qui labourait la terre avec la force d’une charrue, avait du mal à accepter que des hommes pas forcément plus pieux qu’elle, se réservent le droit de prier eux seuls dans la mosquée.
Daali jurait à sa sœur qui trouvait son idée sacrilège, que ce n'est pas pour ça que Dieu l'enverrait en enfer.
Quand beaucoup plus tard, un voyageur de retour d’un séjour dans les pays arabes, annonça que là-bas, des femmes priaient dans les mosquées, Daali n’était plus de ce monde qui pour elle, s'était limité à son village,
Certains comprirent alors que l’idée de Daali n’était pas si absurde.
Et pourtant, dans le temps et dans l’espace, Daali dont le champ était loin du 8 mars, avait à sa façon, pensé à cette injustice qui ne pouvait émaner que des hommes.
Loti