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Bertrand, Besson, Bachelot : l'UMP souffre enfin en Sarkofrance

Publié le 08 mars 2010 par Juan

Xavier Bertrand sur CANAL+, Eric Besson dans les colonnes du Monde, deux ténors de l'UMP tentaient l'impossible : y croire. L'un doit assumer la déconfiture prévue de son parti, l'autre est contraint de se cacher depuis que son débat identitaire a été cloturé enterré il y a un mois.
Xavier Bertrand souffre sur CANAL+
Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP, était l'invité de Dimanche+ sur CANAL+ le 7 mars. Un exercice visiblement difficiel. Dimanche+ est une émission qui réussit peu à Xavier Bertrand, contraint d'avaler les couleuvres des vire-voltes de Nicolas Sarkozy et sa dégringolade dans les sondages.
Il était mal à l'aise, maladroit, et agacé.
Anne-Sophie Lapix : "Qui est le chef de la campagne UMP ? Nicolas Sarkozy ou François Fillon ?"
Xavier Bertrand, sourire coincé : "Il y a une équipe."
Anne-Sophie Lapix : "Mais qui est le chef ?"
Xavier Bertrand, franchement agacé : "Il y a une équipe."
Anne-Sophie Lapix, toujours souriante : "Mais le chef ?"
Xavier Bertrand : "Il y a une équipe. Mais pourquoi vous intéressez-vous exclusivement à cette campagne ?"
Un peu plus tard, la journaliste interroge le faux patron de l'UMP sur la fausse baisse du chômage : "le président s'est il simplement trompé ?"
Xavier Bertrand (agacé) : "on peut aussi dire autre chose ?"
Et il trouve une parade de mauvaise foi : "le parti socialiste ne nous a pas aidé, au moment du plan de relance." C'est une attaque qu'il a servie dans une interview au Parisien le même jour : "Le PS a été incapable de proposer des solutions à la sortie de crise au niveau national, et pas davantage au niveau régional. Je demande donc aux Français de voter contre le Parti socialiste."
Samedi prochain, à quelques heures du premier tour des élections régionales, Nicolas Sarkozy livrera une grande interview au Figaro Magazine. La manipulation médiatique du scrutin n'a pas de limite. Le ministère de l'Intérieur, dirigé par "l'ami de trente ans" du Monarque élyséen, a fait savoir que Nicolas Sarkozy "avait le droit" de procéder ainsi.
En Sarkofrance, le Monarque a tous les droits, n'est-ce pas ?
Eric Besson, caché
Le ministre de l'Identité Nationale a été contraint de se cacher. Le séminaire intergouvernemental du 8 février dernier voulait clôturer le fâcheux débat sur l'identité national. C'est chose faite. Et Eric Besson a dû s'effacer. Dans un entretien au Monde, il s'en défend : "Etant plus présent dans les réunions locales depuis quinze jours, je me suis moins exprimé au niveau national." Et surtout:

«Je n'ai pas fait le jeu du Front national»

Le ministre veut croire que son initiative n'est pas morte : "Le 8 avril, j'animerai un colloque intitulé "Identités nationales, identité européenne" avec des ministres et intellectuels européens. Avant l'été, un deuxième séminaire gouvernemental se tiendra pour arrêter de nouvelles mesures. Le débat sur l'identité nationale est légitime." Le 2 mars dernier, il a signé le 500 000ème contrat d'accueil et d'intégration, un "machin" mis en place en 2003, par lequel, comme l'a rappelé Eric Besson le 2 mars dernier,  « Le migrant s'engage à respecter les valeurs républicaines qui régissent notre société, à apprendre la langue, à entreprendre activement de s'intégrer à la société française. »
Bertrand, Besson, Bachelot : l'UMP souffre enfin en SarkofranceL'heure des comptes a-t-elle sonné ?
Grippe A, échec de classe A
La grippe A a donc coûté la somme astronomique d'un milliard d'euros, pour un fiasco de vaccination inégalé depuis la Libération. Deux commissions d’enquêtes parlementaires travaillent sur le sujet. Le Journal du Dimanche a fait les comptes : les doses de vaccins non annulées (370 millions d'euros), les masques (150 millions d'euros), les antiviraux (20 millions d'euros), les seringues et le coton (8,5 millions d'euros), la campagne de publicité (5,6 millions d'euros), le remboursement aux collectivités locales pour les locaux et les personnes mis à disposition (95 millions), le paiement des 10.000 vacataires (150 millions d'euros), les 65 millions de convocations aux assurés sociaux (28 millions d'euros), l'achat du matériel pour la réanimation des cas les plus graves (5 millions d'euros), le traitement des déchets et acheminement des produits (41 millions d'euros) et les dépenses liées aux consultations de généralistes (145 millions d'euros).
En France, on a compté 302 victimes, moins que pour une grippe classique. 7% de la population a accepté de se faire vacciner. Un milliard d'euros pour quelques millions de vaccinés.
Bravo.

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