Ma biennale à moi (7/24) - Article - Véronique Dubois - BIP 2010 - Liège

Par Veroniquedubois

Le droit à l’image (7/24) – Article – Véronique Dubois

7ième Biennale de Photographie à Liège 2010

Du 28 février 2010 au 25 avril 2010

OUT OF CONTROL – BERLIN

Grand Curtius - Liège

Commissaires : Matthias Harder (Helmut Newton Stiftung) et Felix Hoffmann (C/O Berlin)

Dans le cadre des échanges avec Berlin et l’Allemagne, pays hôte d’honneur de BIP2010.

Thorsten BRINKMANN, Victoria BINSCHTOCK, Ulrich GEBERT, Simon MENNER,

Ricarda ROGGAN, Sebastian STUMPF, Frank THIEL, Tobias ZIELONY

Mes arbres - Véronique Dubois

Le droit à l’image et/ou le devoir de l’artiste ?

A-t-il le droit à partir d’une image furtive, la sublimer pour en faire une œuvre d’art ?

La question se pose à la vue des photographies de la série « Big Sexyland »de Tobias Zielony et à la vision d’une bande vidéo aux contours flous, floués, indéfinis, indéfinissable puisque l’appareil qui filme est muni d’un dispositif infrarouge. Ce bout de film en boucle nous narre « l’histoire » d’un homme qui dort. Comme celui de Rimbaud dans le dormeur du Val mais deux trous rouges ne percent pas son flanc droit, il n’est pas parti à la guerre. Les traits de ressemblance avec le poème, le premier, un jeune homme, deux, il dort. Plus exactement, il est dans un état de somnolence, un état second, un état idiot. L’expérience me dit que cet être se retrouve dans un état entre le sommeil et la période de « en dehors d’une réalité » d’un drogué. Ce laps de temps de recueillement entre deux prises « de mort » indispensables. Cette série mérite un éclairage, elle nous montre une face cachée de notre société. Certes, elle est reprise par un ensemble, des commissaires de Berlin l’ont repérée et est mise en valeur dans un musée flamboyant, rutilant dans une biennale internationale de la photographie à Liège. Excusez du peu. Je suis restée interrogative dans cette salle avec une phrase en boucle et lancinante. Doit-on mettre en valeur de façon artistique, la part d’obscurantisme de l’être humain ? La sublimer, la rendre floue sans trop d’explication sur les causes, les objectifs, les conséquences etc…Je n’adhère pas à cette mise en valeur. Le questionnement demeure en soi intéressant mais est-ce bien l’endroit pour les poser quand tout un dispositif de sécurité, de luxe avoisine avec ces êtres pris en flagrant délit de photographies. Les « sujets » de cette série sont-ils ne fussent au courant que ces clichés existent et qu’ils sont exposés au centre d’un musée, au centre d’une biennale dans cette cité ardente. Beaucoup trop de questions viennent à mon esprit. Peu de réponse à ce jour, j’aimerai ici et maintenant à travers les ondes de la toile, vous public de cette biennale, réagissez. Dites-moi ce que vous pensez de mes questionnements. J’attends avec plaisir vos commentaires…

Véronique Dubois