Magazine Côté Femmes

On ne naît pas trendy, on le devient.

Publié le 08 mars 2010 par Trendymummy

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Mon père m’a toujours répété que ma mère avait l’instinct maternel. Je l’ai toujours cru (et même, je vais vous dire, je le crois encore). Mais il faut bien reconnaître que mai 68 est un peu passé inaperçu dans ma famille, sur ces questions-là.
Donc, quand ma belle-mère, qui elle, continue à manifester dès qu’un avantage social est en péril, m’a développé la théorie selon laquelle l’instinct maternel n’existe absolument pas, j’en restée comme deux ronds de flan

Oui, j’avoue, je viens de lire « le conflit », d’Elizabeth Badinter.

Si j’essaie de résumer sa pensée, grossièrement, il me semble que tout ce qu’elle avance, c’est que les mères d’aujourd’hui sont prises entre deux feux : celui des « féministes » et celui des «naturalistes », et qu’il n’est pas facile d’être femme et mère, quand on se situe là, parce que le mythe de la femme, épouse et mère parfaite a la vie dure. Et que celles qui font le choix de bosser quand même, ou de donner des petits pots, ne sont pas de moins bonnes mères que les autres pour autant.

Je ne cherche pas à susciter la polémique ici. J’aime bien la polémique, c’est vrai. Mais je veux juste dire très simplement que je suis très étonnée, parfois choquée, de voir Mme Badinter ainsi critiquée, la plupart du temps par des femmes, d’ailleurs.

Et oui, j’avoue humblement que ça m’a fait du bien de lire ce livre : je me suis sentie moins seule. Comprise. Comme si les multiples contradictions que je ressens au quotidien, et bien, elle les connaissait et m’en expliquait simplement d’où elles viennent.

Chaque jour, quand je pars en courant du bureau, à une heure indécente au regard des « standards », pour récupérer mon fils à la crèche puisque je n’ai trouvé personne pour le faire à ma place, et que ce n’est pas mon poux qui peut s’en charger, quand j’enchaîne bain, lessives, dîner, vaisselle, jeux. Quand je couche mon fils trop tard pour son âge « parce qu’il ne nous voit pas de la journée », je culpabilise vis-à-vis mon enfant, de ne pas être assez disponible pour lui, d’être trop tendue pour avoir la patience indispensable à ces moments-là, je me dis que si j’étais moins stressée, je ne crierais pas autant sur lui. Je me dis que travailler à plein temps fait de moi une mauvaise mère. En tous cas moins bonne que celle que j’aurais pu être si j’avais fait le choix de rester chez moi pour profiter de lui.

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Quand je me rends compte que mon choix de travailler se heurte de plein fouet au constat que je ne ferai jamais « carrière », en partie justement parce que j’ai déjà toutes ces responsabilités-là, j’en veux aux hommes, en général, au mien en particulier… Et je finis toujours par me dire que si je n’avais pas eu d’enfant, si je retrouvais l’autonomie perdue, je serais une meilleure femme. Plus libre, plus heureuse, plus ambitieuse. Et je culpabilise de me dire ça, parce que ça fait vraiment « mauvaise mère ».

Bref, ce que je veux dire c’est que oui, j’aime plus mon fils aujourd’hui qu’au moment de sa naissance, que je ne me suis pas sentie « devenir mère » du jour au lendemain, non l’accouchement n’est en rien le plus beau jour de ma vie, oui je travaille, oui j’ai allaité, carrément que j’ai donné des petits pots pas bio du tout, oui je pleure de laisser mon fils pour un soir ou quelques jours et oui, en même temps c’est carrément jouissif !

Des contradictions, je vous dis.

Mais quand on a des copines, fidèles, avec qui on peut faire des photos de mode AVEC nos enfants, et écrire sur eux, sur nous. Grapiller avec elles quelques instants de légèreté, oublier les contradictions ou les résoudre en s’amusant, alors, je me dis que oui, on ne naît pas trendy mummy, mais on peut le devenir.


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