Pauvre Jean-Paul Huchon ! Il s’est planté sur le prix du ticket de métro… Gravissime. Il faut voir comment les UMP qui sans nul doute prennent le bus, le métro et le RER tous les jours et même plusieurs fois par jour à n’en point douter, lui tombent sur le râble à bras raccourcis ! Un vrai festival… A lire Libération Le ticket de métro m’a tuer qui en donne le florilège.
De Balkany : «Jean-Paul Huchon incapable de donner le prix d’un ticket de métro ce matin sur France Info. Edifiant»… Certainement plus édifiant que d’avoir été condamné pour avoir employé du personnel municipal à son domicile, n’est-il pas ? A Yves Jégo – qui ne craint pas de proposer un très démagogique tarif unique de la carte Navigo à 30 euros… qui ne verrait sans doute jamais le jour parce que les finances du STIF n’y survivraient pas ! – qui lance sur son blog un laconique «incroyable mais vrai» en passant par Nathalie Kosciusko-Morizet qui feint de s’interroger : «Méconnaissance des tarifs ou annonce de hausse si réélection ?»… De plus pure mauvaise foi, on ne saurait mieux trouver : ils seraient les premiers à prôner une augmentation, à peine arrivés à la tête de la Région… que Dieu nous en préserve !
Frédéric Valletoux, porte-parole de Valérie Pécresse – elle n’a pas suffisamment de voix pour parler toute seule ? – n’est pas mal non plus dans son genre : Huchon «a été pris en flagrant délit d’ignorance alors qu’il préside depuis 12 ans la région». Il oublie que les Régions n’ont compétence en matière de transports publics que depuis 2004 et que Jean-Paul Huchon ne préside le STIF que depuis 2006…. Auparavant, c’était le préfet de la Seine…
L’erreur de Jean-Paul Huchon est-elle plus grave que celle commise par Chantal Jouanno qui demandait parmi des «solutions radicalement nouvelles» à ce que l’on automatisât la ligne 14 : Saint-Lazare - Bibliothèque François Mitterrand qui est précisément la première ligne du métro parisien à avoir été conçue pour un pilotage entièrement automatique contrôlé à distance, son inauguration ne datant pas d’hier ! Mais de 1998…
Effectivement, Jean-Paul Huchon a incontestablement commis une erreur sur le prix du ticket de métro, en répondant qu’un carnet de 10 tickets coûte 15 euros alors qu’en fait le ticket à l’unité coûte 1,60 euros et qu’un carnet de tickets vaut 11,60 euros. Pour écrire mes articles sur le sujet, j’étais allée chercher les tarifs exacts sur le site de la RATP. Je signale que la grande arnaque, ce sont les tickets achetés dans l’autobus… Non seulement ils sont plus chers : 1,70 euros mais qui plus est, contrairement aux nouveaux tickets blancs, dits «optiles», ils sont «sans correspondance» ! alors qu’avec les tickets normaux l’on peut désormais monter dans un autre autobus – dans un certain laps de temps, évidemment – sans être obligé de payer un autre ticket, ce qui constitue un sacré progrès… preuve supplémentaire que la Région Ile de France a bien amélioré les choses depuis 2004.
Je me suis fait avoir une fois. Je n’avais pas pensé à vérifier si j’avais des tickets de métro dans mon porte-carte alors qu’il y avait deux carnets neufs à la maison… Je me suis retrouvée piégée à la Gare du Nord. J’ai donc pris un ticket dans le bus et c’est en montant dans le second à St-Michel que je me suis retrouvée vraiment con quand j’ai voulu valider le même ticket ! J’ai dû en racheter un, toujours à 1,70 euros. Ce qui fait sacrément chérot la «traversée de Paris» ! Grrr…
Frédéric Lefebvre qui ne circule - s’est bien connu - qu’en métro, ne pouvait rater si belle occasion d’allumer Jean-Paul Huchon et sachant son sens de la mesure je ne fus guère surprise du titre de la dépêche que je trouvais dans ma boîte : Lefebvre (UMP) accuse Huchon (PS) de “je-m’en-foutisme”. Il n’y va pas avec le dos de la cuiller, Jean-Paul Huchon aurait commis rien moins qu’une «faute lourde» ! Ben mon colon, s’il survit à cela…
“Cette fin de campagne en Ile-de-France souligne l’impérieuse nécessité de l’alternance (…) Un pouvoir usé et blasé, tourné vers lui-même et ses amis, doit laisser place à un pouvoir neuf et motivé, tourné vers les Franciliens”…
Merci, non. Sans façons. On ne vous connaît que trop ! Vous êtes si neufs que nous vous subissons depuis 2002 à l’échelle nationale et que vous n’avez cessé de nous pouilleder de toutes les façons imaginables. Alors, passez votre chemin. La Région et les Franciliens ne s’en porteront que mieux : vous êtes uniquement tournés vers… nos poches. Comme le disait fort bien en son temps la célèbre pub d’une banque «Votre argent nous intéresse»… Basta !