14 millions versés par l'Etat
Le Consortium s'est montré d'autant plus enclin à trouver un arrangement que, d'une part, le prêt de 800 millions de francs (123 millions d'euros) contracté pour la construction arrive bientôt à échéance, et que, d'autre part, l'Etat ne verrait pas d'un bon œil l'obligation qui lui serait faite de compenser la défection de l'un des locataires. Les finances publiques versent déjà depuis l'origine une compensation à l'absence de club résident, égale à 14 millions d'euros en 2008 même si, en contrepartie, L'Etat perçoit un intéressement aux résultats. Comme pour relativiser l'engagement public, Philippe Collin Delavaud rappelle cependant qu' « alors que ce sont les collectivités qui supportent l'entretien de la plupart des stades français, pour le Stade de France, c'est nous qui dépensons chaque année 25 millions d'euros, pour l'entretien et pour des investissements dans de nouveaux standards en matière de sécurité ». Pour lui, le modèle du Stade de France est pertinent, avec 20 grands événements par an, dont des rencontres sportives mais aussi des concerts. « Compte tenu du calendrier des fédérations, et du fait que nous devons fermer deux mois par an pour entretien, il nous serait difficile de faire beaucoup plus. » Si la crise a pesé fin 2008 - début 2009 sur la location des 2.800 « business seats » attachés, entre autres, aux 170 loges, « le marché est reparti et notre taux de renouvellement dépasse de nouveau les 90 % ». Philippe Collin Delavaud ne craint pas la concurrence des nouveaux stades en cours de conception (une douzaine à l'horizon 2016) dont les trois grands de Lyon, Lille et Marseille. « Pour les concerts, le public n'est pas géographiquement le même. Pour le sport, compte tenu du nombre annuel de leurs matchs [une dizaine, NDLR], les fédérations de football et de rugby ne pourraient offrir leur équipe de France à chacun plus d'une fois par an, si elles le voulaient. Enfin, Paris conserve le bénéfice de son tissu économique, vital en matière de relations publiques et de sponsoring. » Pour le représentant de Vinci, l'avenir du « SDF » passe par l'aménagement du Grand Paris, « qui devrait permettre de mieux lier le stade aux zones voisines et d'améliorer notre capacité à être un vrai lieu de vie » et par le développement de l'interactivité. La croissance passera aussi par la prise en gestion d'autres stades, comme celui du Cap, que le Consortium pilotera pendant la prochaine Coupe du monde sud-africaine, et « peut-être après ». « Notre savoir-faire nous amène à privilégier les stades nationaux, pas ceux qui ont un club résident. Nous avons ainsi répondu à l'appel d'offres pour celui de Varsovie, construit pour l'Euro 2012 », conclut-il. [Via]