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Stade de France: analyse de la stratégie en vue de la 2ème phase d'activité
Publié le 08 mars 2010 par Sportbusiness360Le 29 avril, le Consortium du Stade de France, filiale de Vinci à 67 % et de Bouygues à 33 %, 108 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2008-2009, célébrera la moitié de la durée du contrat de concession de 30 ans qui le lie à l'Etat. Ses dirigeants préparent d'ores et déjà la deuxième phase de son activité. Élément central de son avenir, les relations avec les fédérations françaises de football et de rugby, avec lesquelles le Consortium est lié depuis le début pour l'organisation d'au moins quatre à cinq matchs par saison. Si la Fédération française de football souhaite parvenir rapidement à un nouvel accord, son homologue du ballon ovale préfère attendre l'année précédant l'échéance de ce contrat spécifique, en 2013, pour entamer des négociations. Les deux instances veulent réviser deux clauses : la part variable du prix de location du stade (65 % des recettes de billetterie au-dessus de 50.000 places vont au Consortium) et la gestion par le Consortium des espaces publicitaires entourant le terrain, qui obligeait les fédérations à payer pour y apposer les logos de leurs sponsors. Philippe Collin Delavaud, le directeur général délégué du Consortium, assure avoir proposé une évolution de la clef de répartition de la billetterie « dans l'intérêt des deux parties » et que, à partir de 2013, les organisateurs des rencontres sportives retrouveront la gestion des panneaux publicitaires. « Aujourd'hui, les critiques pleuvent sur l'ancien système. Mais, lors de la rédaction de la convention, personne n'était sûr de rien. Le Parc des Princes ne faisait pas toujours le plein, bien que sa capacité ne soit que de 45.000 places. Alors, remplir une jauge de 80.000 à chaque match paraissait difficile C'est la raison pour laquelle une part variable avait été imaginée », commente-t-il.
14 millions versés par l'Etat
Le Consortium s'est montré d'autant plus enclin à trouver un arrangement que, d'une part, le prêt de 800 millions de francs (123 millions d'euros) contracté pour la construction arrive bientôt à échéance, et que, d'autre part, l'Etat ne verrait pas d'un bon œil l'obligation qui lui serait faite de compenser la défection de l'un des locataires. Les finances publiques versent déjà depuis l'origine une compensation à l'absence de club résident, égale à 14 millions d'euros en 2008 même si, en contrepartie, L'Etat perçoit un intéressement aux résultats. Comme pour relativiser l'engagement public, Philippe Collin Delavaud rappelle cependant qu' « alors que ce sont les collectivités qui supportent l'entretien de la plupart des stades français, pour le Stade de France, c'est nous qui dépensons chaque année 25 millions d'euros, pour l'entretien et pour des investissements dans de nouveaux standards en matière de sécurité ». Pour lui, le modèle du Stade de France est pertinent, avec 20 grands événements par an, dont des rencontres sportives mais aussi des concerts. « Compte tenu du calendrier des fédérations, et du fait que nous devons fermer deux mois par an pour entretien, il nous serait difficile de faire beaucoup plus. » Si la crise a pesé fin 2008 - début 2009 sur la location des 2.800 « business seats » attachés, entre autres, aux 170 loges, « le marché est reparti et notre taux de renouvellement dépasse de nouveau les 90 % ». Philippe Collin Delavaud ne craint pas la concurrence des nouveaux stades en cours de conception (une douzaine à l'horizon 2016) dont les trois grands de Lyon, Lille et Marseille. « Pour les concerts, le public n'est pas géographiquement le même. Pour le sport, compte tenu du nombre annuel de leurs matchs [une dizaine, NDLR], les fédérations de football et de rugby ne pourraient offrir leur équipe de France à chacun plus d'une fois par an, si elles le voulaient. Enfin, Paris conserve le bénéfice de son tissu économique, vital en matière de relations publiques et de sponsoring. » Pour le représentant de Vinci, l'avenir du « SDF » passe par l'aménagement du Grand Paris, « qui devrait permettre de mieux lier le stade aux zones voisines et d'améliorer notre capacité à être un vrai lieu de vie » et par le développement de l'interactivité. La croissance passera aussi par la prise en gestion d'autres stades, comme celui du Cap, que le Consortium pilotera pendant la prochaine Coupe du monde sud-africaine, et « peut-être après ». « Notre savoir-faire nous amène à privilégier les stades nationaux, pas ceux qui ont un club résident. Nous avons ainsi répondu à l'appel d'offres pour celui de Varsovie, construit pour l'Euro 2012 », conclut-il. [Via]