La guerre en Irak gagne les Oscars : un événement !
Sept ans après Michael Moore quittant les Oscars sous les huées pour avoir critiqué l’invasion de l’Irak , «Démineurs» de Kathryn Bigelow est reparti cette nuit avec plusieurs statuettes, dont celles de la meilleure réalisatrice et du meilleur film .
Elle met ainsi un terme à la malédiction qui frappait les films sur les guerres d’Irak et d’Afghanistan : «Lions et agneaux» de Robert Redford, «Redacted» de Brian De Palma, ou bien «Dans la vallée d’Elah» de Paul Haggis, des échecs commerciaux retentissants. Ce dernier mené par Tommy Lee Jones méritait pourtant plus que cette indifférence en forme d’aveuglement : le parti pris de Haggis heurtait à l’époque les consciences . C’est l’histoire réelle d’un père , ancien officier, enquêtant sur la mort suspecte de son fils en Irak. Le reporter de guerre Mark Boal avait relaté dans son journal la découverte d’un corps calciné et découpé à proximité d’une caserne ….Le nombre de morts enregistrés depuis le début des deux conflits n’est pas étranger au changement d’attitude du peuple américain . Et dans son film , Kathryn Bigelow ne prend pas vraiment position , rejetant d’emblée tout point de vue politique sur la guerre en Irak.
«Mon film tente d’attirer l’attention sur une situation très complexe Il offre un regard sur une guerre qui restait très abstraite. Je crois qu’il a touché un point sensible», ajoute-t-elle . « J’ai voulu donner au public une vision terre-à-terre du plus dangereux métier du monde».
Si la guerre au cinéma vous intéresse et plus particulièrement autour du conflit afghan , il est un film à voir absolument : «La Guerre selon Charlie Wilson» de Mike Nichols avec Tom Hanks , Julia Roberts et Philip Seymour Hoffman . Ou comment les Russes ont perdu l’Afghanistan . Adapté d’un bouquin , d’après une histoire vraie, c’est assez édifiant et tout à fait passionnant .