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La superposition des réseaux

Publié le 07 mars 2010 par Christophe Benavent

The Elegance of Multiples from Kai on Vimeo.


Il faut écouter les résistants, moins ceux qui refusent radicalement les systèmes de réseaux sociaux, que ceux qui s'y prêtent avec réserves. Une de leur remarque clé est le refus de mêler des mêmes cercles : parents et amis, travail et vie privée, association ou autres.

Les réseaux sociaux ont pour particularité de favoriser la transitivité. Les amis de mes amis doivent devenir facilement les miens, pour que les réseaux deviennent attractifs, mais son efficacité se heurte quand la transitivité n'est pas souhaitée, et qu'au contraire l'internaute souhaite séparer certains de ses réseaux, les isoler de l'influence des autres. Faciliter la croissance du nombre de relations dans un réseau est souhaitable, mais dans des limites définies.

Une seule solution pour résoudre ce problème : passer par plusieurs plateformes. Il y a donc de la place pour plusieurs types de réseaux social. L'usage conjoint d'une plateforme de relations amoureuses, d'une plateforme professionnelle, d'une plateforme de jeux, et d'un réseau plus personnel est plus que concevable. Voilà qui empêchera l'univer des réseaux d'être dominé par un seul en vertu de cette exclusion qu'entraînent les externalités de réseaux. Dans ce cas précis elle sont limitées, et l'on peut prédire que leur partage se fera en termes de fonctions. La famille, les amis, les alliés. Des associés, des compagnons. A plusieurs niveaux.

Mais du point de vue de l'internaute ce n'est pas suffisant, car il est très probable que le hasard mène d'un réseau à l'autre des personnes que l'on aurait voulu circonscrire à un seul cercle. Dresser des murs ne suffit pas, il faut aussi présenter un visage différent, éventuellement masquer le nom.

L'hétéronymie est une nécessité de l'ère digitale. Une exigence politique, nous n'existerons comme sujet que si notre sujet est multiple, et que s'il est menacé ici, il peut se réfugier là. Navigant dans les réseaux sociaux, comme s'il s'empilait sans se mélanger , l'internaute passe d'une identité à l'autre, échangeant aux frontières les éléments de son identification. Parfois masquée, d'autre fois simplement maquillée, chaque plateforme lui propose un théâtre différent dans lequel il joue un rôle distinct.

Il lui faut séparer. La nature des réseaux dépend de la qualité de l'intimité.


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