Et voilà, la plus grande cérémonie de récompenses musicales du monde (enfin, c'est ce qu'ils essayent de faire croire) vient de passer et nous pouvons dès à présent jeter un coup d'oeil (critique) sur l'annonce des résultats.
Commençons par les bonnes surprises. Comme prévu, Coeur de Pirate repart avec le titre de la chanson originale, ce qui était bien mérité. En compétition, on retrouvait face à elle la hippie Emily Loiseau et ses manières vocales, un Calogéro ammaigri à croire qu'il fait une publicité pour le sida et un Helmut Fritz dont la présence injustifiée n'a pas trouvé raison d'être avec sa version réorchestrée ridicule de sa chanson déjà ridicule. Arf, ça m'énerve rien que d'en parler...
Olivia Ruiz remporte 2 titres aussi et on est assez content, surtout après sa superbe prestation des crêpes aux cahmpignons. Benjamin Biolay méritait au moins un titre pour son album studio, il repart avec 2 dont celui du meilleur interprète masculin de l'année. Sa prestation live cependant ne lui aurait pas permis de recevoir un titre si j'avais été juré. En effet, le dandy m'a fait faire une over-bobo-dose et sa pâle copie scénique gainsbourienne n'a rien amélioré. Oxmo Puccino repart avec le trophée indescriptible de la musique urbaine tandis qu'un hommage implicite est rendu à Baschung pour son DVD musical à l'Olympia. Nous avions eu du flair en vous le présentant il y a des mois, et voilà que Yodelice remporte l'album révélation de l'année. Une joie de plus. Tant pis pour ceux qui le détestent mais je trouve que Sliimy a indubitablement du talent et que ce genre de figures assumées, qui jouent à la fois dans la musique et le visuel, manque à la culture pop française. Enfin, bravo à Stevie Wonder, tout simplement. C'est bien dommage que la meilleure prestation live de la soirée soit donnée par un artiste américain. Nous avons beaucoup à apprendre encore.
Et ceci nous passer de passer maintenant aux aspects négatifs. Tout d'abord, comment qualifier les présentateurs incompétents qui ont défilé tout au long de la soirée? Des vieux perdus has-been aux blagues sans succès, un Delarue étalant ses connaissances littéraires avec un essai d'humour devant un auditoire inerte ou encore la débilité latente de Daniella Lumbroso, qui ne sert vraiment à rien. Seul Nagui s'en est tiré. Il faut dire que le background Taratata aide. Parlons ensuite de Charlotte Gainsbourg: elle partait favorite et ne repart sans rien. Il faut dire que sa voix qui coule comme un filet d'eau sorti d'un robinet erythréen ne la soutient pas non plus. Dommage Charlotte, tu gagneras un César la fois prochaine. En attendant, je n'ose pas imaginer la déception de ceux qui vont aller la voir en tournée cet été.
David Guetta repart évidemment les mains vides car l'élitisme de l'organisation ne pouvait récompenser un DJ mainstream, malgré son succès mondial (Nous pouvons faire ici une comparaison avec les Césars où, contrairement aux USA, les Français n'assument pas de faire parfois d'excellentes comédies). Et oui, David Guetta aurait du à mon goût gagner ce titre, je parle bien sur de celui de la meilleure comédie! Pony Pony Run Run est soit disant envié en Angleterre. J'aimerais bien savoir quel fan de brit pop de Londres peut nous envier un groupe qui se contente de copier un style avec un tgv de retard... Les anglais n'ont pas besoin de se faire une coupe à frange et à mèches pour avoir du style et faire du bon son. Enfin, l'éléction du Tour 66 comme tournée de l'année pouvait être ressenti comme un titre pré-posthume. Récompensons le une dernière fois avant qu'il y passe.
Pour conclure, une soirée interminable et peu divertissante, entrecoupée néanmoins de moments plaisants. Je recite la performance live de monsieur Wonder et un petit clin d'oeil également à l'humour de monsieur Mitterrand. A quand une cérémonie avec un fil conducteur et avec plus d'entrain et de divertissement? Non! La Culture n'est pas forcément chiante et, si on veut sauver les jeunes des Shym, des Sherifa Luna et des Nâdiya, donnons leur envie de se tourner vers la musique!