La plupart des industriels de l'agroalimentaire ont dû accepter des baisses de prix en 2010 par rapport à l'année précédente lors des négociations qui viennent de s'achever avec la grande distribution, dénonce ce vendredi l'association nationale des industries alimentaires (Ania).
Fin 2009, le gouvernement avait décidé d'assigner en justice Auchan, Carrefour, Casino, Cora, Leclerc, Système U et trois autres enseignes de secteurs non-alimentaires, pour avoir eu des pratiques abusives à l'égard de leurs fournisseurs. Un coup de tonnerre qui intervenait alors que, depuis quelques semaines, des attaques en règle étaient menées par des élus de la majorité et de l'opposition contre la loi de modernisation de l'économie (LME), dite Chatel 2.
Eh bien, il semble que rien n'ait changé pour autant dans les pratiqués de la grande distribution. "Nous ressortons en négatif. Toutes nos hausses, même modérées, ont été annulées", a affirmé Olivier Picot, président de la commission relations industrie-commerce à l'Ania et à ce titre en charge des négociations avec les grandes enseignes. "Et nous n'avons rien obtenu (promotions, tête de gondole...) en échange", a-t-il dénoncé. "Du jamais vu", selon lui.
Responsable de cette situation, selon lui: "la loi de modernisation de l'économie (LME)", votée en 2008. Le volet "distribution" de cette loi est dénoncé par les fournisseurs, qui souvent trop dispersés, ne pèsent pas lourd face aux grandes enseignes.
Le 22 février, soit peu avant la fin des négociations, Olivier Picot avait dénoncé le "climat violent" qui régnait lors de ces discussions. "On demande par exemple une hausse de 4% et on ressort de la réunion avec une baisse de 1 à 2%", avait-il alors expliqué, dénonçant en outre le refus des centrales d'achat de s'engager sur des contreparties en échange d'une diminution des tarifs.
Reste maintenant à attendre la réaction gouvernementale, quelques mois après avoir déjà agité le baton. En vain, à l'évidence.