Magazine Politique
Trois familles de pensées sont actuellement en compétition pacifiée au sein du Parti Républicain : le conservatisme religieux avec Sarah Palin et le mouvement Tea Party, le conservatisme modéré avec la nouvelle génération (Thune, Cantor ...), le conservatisme économique avec Mitt Romney.
Barack Obama est en difficulté car la réforme de la santé l'a ramené à une logique d'égalité s'en remettant à l'Etat pour assurer la régulation sociale.
Cette approche s'est heurtée à deux courants :
- d'une part, l'idée que la redistribution n'est pas possible quand la croissance n'est pas là car cette redistribution c'est d'abord l'augmentation de la fiscalité donc la baisse du pouvoir d'achat quand la richesse collective stagne,
- d'autre part, cet Etat régulateur inquiète car il donne la préférence à l'égalité et non pas à la liberté individuelle.
Dans ce contexte, Mitt Romney incarne le conservatisme économique c'est à dire l'efficacité.
Tout son enjeu consiste à concilier morale et microprocesseur.
Il lui faut montrer comment la révolution économique qui existe avec la sortie de crise ne condamne pas le retour à la croissance, au plein emploi et à l'augmentation des salaires. Dans le même temps, il lui faut esquisser les conditions d'un retour à une nouvelle gouvernance qui passe par le changement des moeurs de Washington.
Sur ces deux volets, son parcours personnel devient désormais un atout.
Il a réussi sur le plan économique dans ses missions personnelles. Ses valeurs religieuses lui donnent une spiritualité de nature à le renforcer dans les combats difficiles.
Ce dernier point l'avait handicapé en 2007. Il pourrait le servir en 2010.