Ce texte rassemble deux "faits divers", un commentaire de Jésus et la parabole du figuier.
La parabole est là pour nous faire comprendre ce dont il est question dans le commentaire de Jésus sur les deux faits divers.
Ces Galiléens qui étaient venus en pèlerinage à Jérusalem ont sans doute été accusés, à tort ou à raison, d'être des opposants au pouvoir politique romain.
L'occupation romaine était très mal tolérée par une grande partie du peuple juif, et c'est bien de Galilée qu'à l'époque de la naissance de Jésus était partie la révolte de Judas, le Galiléen.
Ces pèlerins auraient donc été massacrés sur ordre de Ponce Pilate au moment où ils étaient rassemblés dans le Temple de Jérusalem pour offrir un sacrifice.
Dans la réponse de Jésus, on devine la question que se posent les disciples, comme nous-mêmes. Pourquoi le malheur et la souffrance nous sont ils infligés et pourquoi D.ieu n’empêche t’il pas cela?
C'est l'éternelle question de l'origine de la souffrance.
Parmi les explications avancées par l'entourage de Job accablé par les souffrances, la plus fréquente était que la souffrance serait la punition du péché.
Mais la conclusion du Livre de Job nous dit clairement la souffrance n'est pas la punition du péché.
A la fin du Livre de Job, c'est D.ieu lui-même qui parle.
Il ne donne aucune explication et déclare nulles toutes celles que les hommes ont inventées.
Devant l'horreur du massacre des Galiléens et de la catastrophe de la tour de Siloé, Jésus est sommé de répondre aux disciples pour qui l'idée d'une relation avec le péché semble être venue spontanément à leur esprit.
Jésus dit aussi qu’il n'y a pas de lien direct entre la souffrance et le péché.
Ces Galiléens n'étaient pas plus pécheurs que les autres, et les dix-huit personnes écrasées par la tour de Siloé n'étaient pas plus coupables que les autres habitants de Jérusalem.
Jésus, juif croyant, reconnait évidemment la même position que la conclusion de la foi juive du Livre de Job.
Mais à partir de ces deux faits, Jésus va inviter ses apôtres à une véritable conversion.
Elle nous révèle que D.ieu est plein de patience et d'indulgence.
Un figuier stérile qui épuise inutilement le sol de la vigne, on doit le couper. Selon cette vision, les pécheurs devraient être éliminés.
Mais Ezéchiel disait déjà "D.ieu ne veut pas la mort du pécheur mais qu'il se convertisse et qu'il vive" (Yéhèzqèl (Ezéchiel) 18, 23 ; 33, 11).
La conversion que Jésus demande à ses disciples ne porte donc pas d'abord sur des comportements. Ce qu'il faut changer c'est notre vision de D.ieu.
Quand Jésus dit "si vous ne vous convertissez pas, vous périrez de la même manière", il nous dit que l'humanité court à sa perte si elle ne fait pas confiance à D.ieu.