Le gouvernement prépare la France à une nouvelle cure antisociale : réforme des retraites, suppressions de postes dans le secteur public… La gauche peut et doit porter un autre projet dans les régions pour contrecarrer cette politique.
Des lendemains qui déchantent. La majorité de Français, qui disaient désapprouver à 63 % la politique économique du chef de l’État, risque encore de faire face à des déconvenues majeures une fois les élections passées. Mi-février déjà, lors de la présentation du troisième rapport d’étape de la révision générale des politiques publiques (RGPP), le ministre du Budget, Éric Woerth, se félicitait de la suppression de 100 000 postes de fonctionnaires entre 2007 et 2010. Malgré le récent rapport de la Cour des comptes qui qualifiait la RGPP de « démarche purement quantitative » faisant peu de cas des besoins de la population en termes de services publics, le gouvernement a bien l’intention de maintenir le cap. « Le vibrant hommage aux personnels des services publics » rendu par le président, dans son discours de Laon, a « tout du baiser de Judas », selon le député communiste Roland Muzeau. D’un même élan, la réforme des retraites s’inscrit pleinement dans ce nouveau plan d’austérité autour du triptyque augmentation des cotisations-hausse du nombre d’annuités-baisse des pensions, présenté par la droite comme autant d’alternatives. Dans ce contexte alourdi par la crise économique, les régions peuvent, par les politiques qu’elles engageront, faire office de contrepoids et de pôles de résistance aux dégâts de la politique de la droite.