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L’Euro, la £, et les pirates : ca gagne.

Publié le 06 mars 2010 par Chapitre5.com

Voyez notre post  du 10 février:  la Grèce et le retour des pirates . Eh bien ,  les pirates  ont gagné contre la Grèce. Ils l’ont obligée à payer son récent emprunt 2 fois plus cher que ce que payent les autres pays membres de l’Euro. Plus de 6,5% sans compter leurs frais, bien sur (4,5% de la somme empruntée) . Ni leurs profits sur les CDS, ces assurances contre la faillite qu’ ils ont vendu aux souscripteurs de la dette grecque; sans risque puisque l’Europe est venue, comme prévu, au secours du plus faible de ses membres.  

Mais en plus, ils espéraient une forte chute de l’€ qu’ils avaient vendu à découvert contre le $  avec l’intention de le racheter moins cher. Les statistiques du marché des changes à Chicago sont éloquentes.

Eh bien, les allemands se sont moqués des pleurnicheries des grecs et de leurs syndicats:  ils  peuvent faire grève contre l’austérité, tout le monde s’en moque. Et  la Banque Centrale Européenne a pris quelques mesures techniques discrètes qui  oblige  les Vikings modernes à battre en retraite sur cette attaque.  L’ € se tient bien et remonte rapidement vers une parité de 1,42 environ contre le $. Il est vrai que l’€ est devenu la seconde monnaie du monde et que la forcer (comme on dit à la chasse à coure ) exige des moyens que les hedge funds n’ont pas. En plus , ils courent un risque politique: ce n’est pas par hasard que le Wall Street Journal a révélé voisci quelques jours, un plan d’attaque concerté des hedge funds contre l’€ : les Etats ont des moyens de renseignement et d’action que les privés (ou les pirates) n’ont pas … La baisse de l’€  gène le commerce extérieur des USA. Et Mr. Obama pèse plus lourd que la Grèce; le Congrès peut voter des lois qui punissent les banques qui financent les hedge funds….

Alors ils battent en retraite. Protégés par leurs moyens de désinformation habituels:  en ce moment, les media parlent du “risque grec” qui nuirait à l’ €.  Ca affole certains investisseurs quivendent de l’€;  et cela permet donc aux pirates de sortir aux moindres frais. Comme toujours en matière financière, quand les media parlent de quelque chose, c’est que c’est déjà joué…

Mais les pirates sont toujours là, à la recherche d’une nouvelle cible. La livre anglaise devrait faire l’affaire. Elle a déjà baissé de 30% par rapport à l’€ en 5 ans , mais pourquoi pas encore plus ? L’analyse technique de la parité annonce une offensive déjà en cours. Et la GB ne pèse pas aussi lourd que Mr. Obama … Les européens vont bientôt pouvoir s’offrir un séjour à Londres pour pas cher…


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