J'ai poursuivi mes investigations. Il n'y avait plus rien à faire, la pâte à crêpes, ça repose 24 heures. Je finis par dégotter un texte qui dit que la Chandeleur a une origine païenne : dans la nuit des temps, on allumait des chandelles à minuit, symbole de purification et de la fertilité, quand l'hiver commençait à donner des signes de fatigue, fin janvier, début février. Les Romains faisaient aussi une fiesta appelée Lupercales (du latin Lupus, loup), cérémonie à la fécondité inspirée de la légende de Romulus et Rémus, recueillie par une louve. Enfin, j'ai trouvé trace d'une pratique germaine et scandinave, qui célébrait le moment où l'ours commence à sortir de sa tanière, vers le 24 janvier.
Mais les autres fêtes officielles qui sont fériées, celles-là ? Sont-elles chrétiennes ou pas ? Faut-il les garder ou pas ?
Le 8 mai, commémore la capitulation nazie, le 8 mai 1945. Mais c'est surtout re-belote et dix de der pour les cossards, une semaine après le 1er mai. Férié de 1953 à 1959, puis re-férié par le fait de François Mitterrand, depuis 1982. Honnêtement, je ne suis pas fana de cette commémoration, sauf si c'était vraiment une journée de la paix. Je vote pour la suppression.
Le 11 novembre, anniversaire de la grande boucherie des Poilus. Le dernier, Lazare Ponticelli, a été enterré le 12 mars 2008, après 110 ans de bons et loyaux services. Là, je suis partagé. Je veux bien garder le 11 novembre, mais à condition de ne jamais oublier la bêtise humaine qui présida à son déclenchement et sa conduite. Et donc sous réserve de mettre la pédale douce sur la phraséologie militaire, ce jour-là.
Il reste quelques fêtes catholiques, dont je me demande d'où elles viennent, et s'il faut les garder. Je m'en vais vous expliquer tout ça en deux coups de cuillères à pot. Si j'arrive à décoller mes doigts collants du clavier.
(à suivre)