Il s’agit d’un premier roman, celui de Charles Marie, né en 1980, 30 ans donc, avocat vivant à Paris selon l’éditeur.
C’est toujours émouvant un premier roman et j’ai toujours envie de l’aimer.
Offert par Antigone que je remercie, mon exemplaire est tout neuf : j’aime ça, ça commence bien.
Je le feuillette : le volume est plutôt mince, les pages sont aérées, les paragraphes ne sont pas trop serrés : apparemment de nombreux dialogues y sont insérés ! Il ne semble pas y avoir de grandes parties pour diviser ce récit mais de courts chapitres avec chacun un titre :
Un pas en arrière,
Où l’on donne à M. Epineuse une mission de confiance
Méthode de recherche des clés appliquée à l’être humain
Morgane
Briser la glace
Rencontre avec Bruno Bar, baptiseur à grande échelle… (baptiseur, je n’ai pas trouvé, faut-il comprendre baptisseur ?)
Je me lance !
Une page, deux pages, dix , vingt, je lis jusqu’à la page 37 ,non pas d’une traite mais en étant obligée de relire plusieurs fois une même phrase, de revenir en arrière pour relire une ou deux pages ! Suis-je fatiguée ? Est-ce que je manque d’attention ? Que m’arrive-t-il ? Je ne comprends rien à ma lecture ! Qui est ce Melvin Epineuse à qui quelqu’un téléphone, on ne sait pas qui, pour lui confier la mission de retrouver un certain Bruno Bar, une vague connaissance, qui vient de disparaître ? Il accepte car il a besoin d’argent mais il décide alors de ne suivre que ses désirs, sans se préoccuper du disparu ! Il compte sur le hasard pour tomber nez à nez avec lui comme il retrouve toujours ses clés sans les chercher quand il les a perdues ! Il voyage alors et se retrouve à Florence, dans des catacombes où il rencontre un tas de noctambules étranges….
Et c’est là que je l’ai abandonné !
Je me suis sentie soulagée : je n’ai réussi à sympathiser avec aucun des personnages. Peu m’importait ce qui pouvait leur arriver !
Mais ce qui, cependant m’a le plus contrariée, c’est le style adopté pour ce récit, précieux et ronflant à la fois, maniéré et ampoulé, tout ce que je déteste !
« N’ayant pas dormi, il souriait comme quelqu’un qui s’éveille et allait charmer la boulangerie dans l’espoir de lui extorquer une jolie vendeuse
Pour rêver de Morgane, il aurait donné tout ce qu’il possédait et pour ne pas rêver d’elle plus encore. Son cerveau, non pas incorruptible mais partagé quant au choix du corrupteur, ne créait donc aucun songe et son sommeil ne menait jamais à rien.
Il se réveilla parce que le téléphone allait sonner. C’était un deal entre le téléphone et lui. Il ne sonnait pas à l’improviste et il ne le jetait pas par la fenêtre. Il avait tenté de négocier le même accord avec ses prédécesseurs avant leur chute soudaine du haut de son immeuble mais sans trop de succès. » (Pages 1 et 2)
C’est rare un livre auquel j’adhère si peu !
En ont parlé aussi avec des avis divergents : Levraoueg qui l’a beaucoup aimé et les autres avec des avis plus mitigés:Antigone, qui a également abandonné, papillon, ICB, Armande, Keisha, sassenach, Lou, Si j'en oublie,BOB les aura déjà recensés!
Contretemps de Charles Marie (Editions Aux Forges de Vulcain, collection Littératures, 2009, 163 pages)