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Des îles et du pognon

Publié le 06 mars 2010 par Ruminances

9789605401245fs.gifFinie l'époque des canons. Terminée les tranchées et la boue. Oubliée l'odeur des arpions et des corps mal lavés, façon « Casse-pipe » de Céline. Oublions la sueur et les espaces confinés. Ne songeons plus aux cris de l'adjudant ou à celui du chef de chantier vous faisant marner pour des primes qui ne valent pas une pipe. Le colonialisme économique est invisible, son odeur imperceptible, quelques arpettes derrières des guichets suffisent amplement à agenouiller l'orgueil national de n'importe quel peuple, à mettre bas n'importe quel gouvernement et à le remplacer par celui qui servira au mieux le pouvoir de l'argent. L'argent comme seule valeur morale ! L'argent comme unique destination. Esclave tu étais, esclave tu demeures.

Pour atteindre cet objectif, on cible la victime, on laisse les banques spéculer avec l'argent de manière sauvage, on attend la bonne opportunité et on abandonne la rue à  la violence. Les flics à la matraque et au canon d'eau. Les médias au pied. Le bouchon libéré, l'odeur de la misère étouffera tout sur son passage. Hara-kiri et débarras ! Comment procède-t-on ? Très simple : vous proposez votre aide économique à une victime clairement ciblée, en échange de quoi elle vous cède une partie de son âme avant de brader son territoire. Nos voisins allemands ont l'air très à l'aise dans ce domaine, comme l'explique le quotidien Bild de façon assez terrifiante : « on vous donne du fric, vous nous rétrocédez vos îles ». C'est une façon nouvelle d'envoyer les grecs se faire voir chez les grecs. L'idée - pas nouvelle à vrai dire - vient des députés allemands du CDU, le parti d'Angela Merkel. La chose est assez ignoble et j'éprouve un sentiment très bizarre. Ces mêmes responsables ou leurs prédécesseurs, il y a toujours quelqu'un d'abject au pays du cynisme économique, avaient tenté la même chose dans les années 90 avec l'île de Majorque en Espagne. Chassez le naturel, il revient au galop ! Ne voyez aucune arrière pensée dans mon propos, les faits sont les faits, point barre !

En Islande, encore une île, la question se pose en d'autres termes, mais le résultat est identique. Elle est posée (rapporte l'express.fr) sans nuance dans le cadre d'un référendum organisé ce 6 mars dans l'île aux 50 000 chevaux : « Faut-il faire payer par le contribuable l'incompétence des banquiers ? » Je me permets d'indiquer que le contribuable rembourse déjà avec intérêts non pas l'incompétence des banquiers mais les actes malfaiteurs dont ils sont responsables. Cette arnaque financière c'est à eux que nous la devons. A nos gouvernements nous devons le mensonge et l'escamotage. Cela explique ce qui se passe en Grèce.

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