Les 50 dernières années ont connu une évolution impressionnante dans le domaine des matières résiduelles. À preuve le vocabulaire qui a totalement changé, et pour le mieux, car les mots ont un pouvoir appréciable sur notre perception des choses. Par exemple, ne trouvez-vous pas que « matières résiduelles » fait beaucoup plus propre que « déchets »?
Avez-vous aussi remarqué que l’expression « matières résiduelles » sous-entend une variété de matières, d’où le geste de les séparer, selon leur nature? Quand on génère des déchets, le mieux qu’on pense avoir à faire est de les envoyer au « dépotoir », mais quand il s’agit de matières résiduelles, on est naturellement porté à les séparer en catégories, pour éviter de tout envoyer au « site d’enfouissement ».
C’est pareil avec les restes de table et résidus verts. Le plus récent changement – pas tout à fait achevé – a transformé l’expression « matières putrescibles » (ouache !) en « matières organiques », qui définit l’origine de ces matières plutôt que leur aboutissement et suscite par conséquent une première réaction beaucoup plus positive. Après tout, quand on est chez soi, dans sa cuisine, les matières qu’on envoie au compostage sont encore assez loin de la « putréfaction »…
Pour en revenir au compostage, disons que peu importe les termes employés pour en parler, ça demeure un geste pas trop compliqué, mais néanmoins essentiel dans une perspective de développement durable. En effet, en tant que consommateurs, et surtout parents ou grands-parents, nous avons l’obligation de regarder de près nos habitudes et surtout, de consentir quelques efforts pour valoriser le plus possible les résidus de notre consommation, une fois que nous en avons retiré ce qui nous intéressait.
Et vous, quel mot choisissez-vous pour parler des matières compostables : putrescibles ou organiques ?