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Irène Némirovsky

Publié le 05 mars 2010 par Sébastien Michel
De Jonathan Weiss
éd. Félin Poche,
A partir de 11,31 € sur Amazon.fr
Les éditions Félin propose la version poche de la biographie d'Irène Némirovsky, cinq ans après la première version brochée du livre de Jonathan Weiss. On vous rafraichit un peu la mémoire pour qui ignorerait cette grande écrivaine restée trop longtemps méconnue. Némirovsky a été couronnée à titre posthume par le prix Renaudot 2004 pour Suite française. Elle est née à Kiev en Ukraine, le 24 février 1903 dans une famille de riches banquiers juifs. Elle vient à Paris régulièrement avec sa gouvernante et apprend avec sa mère à parler français. C'est à 16 ans qu'elle émigre en France avec sa famille, fuyant la révolution russe, après un refuge d'un an en Finlande. Elle achève ses études à Paris et publie en 1926 son premier roman.
Irène NémirovskyLe biographe qui s'appuie sur de nombreux documents dont l'analyse de correspondances inédites éclaire la complexité de cette femme, notamment son rapport ambigu au judaïsme. En effet dans son roman à succès David Golder, la jeune auteure de confession juive dresse un portrait caricatural du milieu juif des affaires et s'attire de fait la sympathie de la droite antisémite de l'époque. Elle se considérait comme une auteure français , écrivant tous ses récits dans cette langue d'adoption mais elle « n'a jamais perdu de vu sa Russie natale », rédigeant notamment une biographie de Tchékhov. Elle se convertit au catholicisme mais elle est cependant victime des lois antisémites promulguées en octobre 1940 par le gouvernement de Vichy. Elle est arrêtée en 1942, transportée au camp de Pithiviers puis déportée à Auschwitz où elle meurt le 6 novembre 1942. Des critiques se sont interrogés sur cette relation particulière, « cette vision parfois raciste » du monde juif alors même qu'elle en a été la proie. L'auteur de la biographie justifie ce point de vue en pointant la valeur morale de l'oeuvre de Némirovsky, qui accuse avant tout dans ses écrits la quête effrénée de l'argent et le matérialisme roi. A cet égard il est intéressant de remarquer que l'écrivaine ne renie pas ses origines mais les réinvente. Sa vie, son œuvre posent la question centrale de l'identité à l'heure où le mélange des genres était condamné à mort. Son destin retracé avec clarté et précision, demeure un itinéraire unique en ce siècle si tumultueux.

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