Magazine Culture
au Lucernaire le théâtre, le musical, les spectacles font Cabaret, à vous la fête...
Publié le 31 décembre 2009 par NathpassOutre le SPECTACLE THEATRAL que vous connaissez de la Compagnie Philippe PERSON, adaptation de Philippe Honoré : MISÉRABLES à voir et à revoir,
il y a la Delavault qui chante L'esprit de Montparnasse au LUCERNAIRE
Un soir à Montparnasse
Hélène Delavault et Vincent Colin
SUR TELERAMA
SPECTACLE MUSICAL
"Un piano à queue, une table à tréteaux sur laquelle sont placés le vin et les couleurs du peintre, un paravent derrière lequel la diva s'apprête... Sur la petite scène du Lucernaire, à Montparnasse, Hélène Delavault et ses complices ont campé l'ambiance à l'aide de deux ou trois accessoires. Dans une lumière sombre aux teintes chaudes, il suffit que la dame enveloppée de velours s'avance, la chevelure rousse déployée sur les épaules, et qu'elle entonne du Fréhel ou du Mistinguett pour que l'on se sente, certes toujours à Montparnasse, mais cent ans auparavant... au coeur des Années folles. Quand, aux rives du Dôme, de la Rotonde ou de La Closerie, abordait une foule cosmopolite d'artistes et de poètes venus du monde entier : les Chagall, Modigliani, Soutine, Picasso, Foujita... Tous amis et tous rivaux (en art comme en amour), tous violemment épris de liberté.
La belle mezzo croque avec aisance les silhouettes de Kiki ou de Colette, alors femme de cabaret, quand l'homme à casquette et à veste croisée lui répond avec les vers ou les pirouettes d'Apollinaire, de Cocteau, de Tzara ou de Benjamin Péret... La poésie ici est en situation... Et c'est tout l'art de ce spectacle en musiques (merci aussi monsieur Satie) que de faire résonner les mots sans faire oublier la vie de ceux qui les ont écrits. A tel point que ces deux personnages-là - la femme avec un abattage sulfureux et l'homme avec une retenue non moins émouvante - incarnent à eux seuls et avec piquant tout l'esprit de Montparnasse."
Emmanuelle Bouchez
Telerama n° 3129 - 02 janvier 2010