La Faute-sur-Mer ou comment le nom d'une commune peut résonner fortement après avoir vécu un drame. La tempête Xynthia n'a laisser peu de chance aux habitants de cette petite station balnéaire où l'on compte désormais 29 morts.
Des catastrophes naturelles, il y en aura encore et l'irrésistibilité de ces évènements font que l'on ne pourra jamais arrêter un tremblement de terre ou une tempête. On ne pourra non plus jamais empêcher les badauds d'aller inconsciemment sortir de chez eux pour aller observer les vagues déchainées. On ne pourra enfin jamais éviter certaines morts: ces gens qui ont reçu un tronc d'arbre sur leur voiture étaient là au mauvais moment.
Mais je crois que nous n'avons pas de le droit de nous réfugier derrière la fatalité pour expliquer ces 29 morts de la Faute-sur-Mer. Et si les secours ont fait un travail admirable a postériori pour sauver encore certaines vies, d'autres auraient pu vivre encore si on avait pensé autrement l'urbanisme de cette commune.
Oui, nous n'avons pas le droit de nous réfugier derrière la fatalité car cela serait trop facile, trop irresponsable vis à vis de ces personnes qui sont mortes noyées. Nous n'avons peut être donc pas trop de leçon-à une moindre échelle-à donner à Haiti sur la construction d'outil de prévention pour permettre de tirer des leçon des évènements passés.
http://lexilousarko.blog.fr/2010/01/15/haiti-est-de-ces-pays-dont-on-ne-parle-pas-7760981/
Vaison-La Romaine. 1992. La crue de l'Ouvèze fait 37 morts. Déjà on parle d'un plan d'occupation du sol incompatible avec les risques d'inondation. Alors déjà, la solidarité marchera: on enverra des crayons et des cartables pour les enfants de cette commune dévastée, peu de choses finalement au regard de la catastrophe.
Pour moi, dans ces morts de la Faute-sur-Mer il y a une triple responsabilité:
Responsabilité d'abord des habitants. Peut-être est-ce déplacé de mettre en cause les victimes de cette catastrophe, mais les gens qui habitaient le quartier de la Faute-sur Mer se savaient en terrain inondable. Alors bien sûr, jamais ils n'auraient pensé que les digues céderaient, mais c'est sans doute cette caractéristique des terrains (anciennes terres agricoles) qui faisait que cette zone inondable avaient contribué à faire que le prix d'achat de ces maisons de bords de mer n'étaient pas exorbitants...
Responsabilité ensuite des maires. Ils ont cru pouvoir gagner sur la mer pour ne cesser de développer leurs communes. Ils ont promis aux gens une retraite paisible dans cet estuaire vendéen en délivrant des permis de construire à tour de bras sans se soucier une seconde des risques de construire dans les zones naturelles et donc structurellement pas faites pour l'urbanisation.
Les lois du 22 juillet 1983 et du 18 juillet 1985 ont en effet transféré aux collectivités un grand nombre de compétences en matière d’urbanisme. Ce transfert de compétence a profondément modifié le rapport de l’Etat aux collectivités. Désormais, sauf exception, les actes d’urbanisme sont délivrés par le maire au nom de la commune.
Et si l’Etat met cependant à la disposition des collectivités ses agents pour instruire les actes dans les petites communes c'est donc le maire qui prend la responsabilité de l'acte et qui peut s'opposer à un avis de la DDE (désormais DDEA) en ne respectant pas les règles que sa commune a elle même fait valider par son plan d'occupation des sols ou son plan local d'urbanisme.
Ainsi, la responsabilité du maire qui a autorisé l'urbanisation du quartier où tant de gens sont morts noyés a une grande dans ce drame.
Enfin l'Etat est responsable. Il est responsable d'avoir laisser les communes autoriser les permis de construire en zone inondables car le législateur est garant de l'application du droit sur le sol nationale. Les préfets peuvent s'opposer à un permis de construire par le tribunal administratif. Ils ne le font pas forcément.
L'État est également responsable car c'est lui-par l'intermédiaire de ces services de construire-qui doit rédiger avec les communes concernés et faire appliquer le Plan de prévention des risques inondables. Il ne s'agit pas de rédiger un bon document coloré pour le laisser un placard, mais de créer un outil efficace pour diagnostiquer le danger. A partir de ce document, on peut interdire les construction et/ou exproprier les habitations en danger.
http://www.languedoc-roussillon.ecologie.gouv.fr/Presse/regionale%20inondation/fiche_4.pdf
Après la catastrophe, certains préfets sont venus expliquer à la télévision que cette catastrophe étaient imprévisible, que le conjonction du vent, de la marée, et des vagues ont scellé la tragédie de la Faute-sur-Mer.
Pourtant certains rapports des services des préfectures prédisaient exactement ce qui s'est passé.
Des rapports classés sans suite. Des maires qui voulaient faire prospérer leur commune à n'importe quel prix (cf Vidéos) et des habitants modestes bien heureux de vivre dans ces petite maison sans étage de bords de mer. Et puis la nature a repris ses droits...
tempete: sujet France 3
par bakchichinfo
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