![Massive Attack - Heligoland (2010) Massive Attack - Heligoland (2010)](http://media.paperblog.fr/i/290/2904392/massive-attack-heligoland-2010-L-1.jpeg)
Le premier contact est enthousiasmant ("Pray for rain"). "Je désirais quelque chose de dépouillé, avec d'un côté le tambour à timbre, là la basse, ici l'orgue, la voix. Simple et brut." (Del Naja, libération du 6/02/2010). La voix d' Adebimpe, tout en retenue, sied parfaitement à la gravité du sujet, et touche immédiatement. Le break, imprévisible, avec ses vocalises superbement aériennes, semble sorti tout droit d'un album de TV on the radio. Esthétique du dépouillement, certes, mais qui n'exclut pas un art pointilliste de l'enluminure, ainsi que des ponctuations instrumentales vivantes, ce par quoi la musique trouve relief et expressivité.
Le reste est à l'avenant, où l'on reconnaît le son Massive attack, tout en se délectant de cette impression que les Bristoliens ne font pas que se répéter. Quand un plat est bon, pourquoi ne pas en remanger ? Certes, mais la répétition lasse aussi, et Heligoland, à l'évidence, sans être un nouveau départ, initie quelque chose comme une régénération. "Fate of the Blade" s'ouvre sur une électronica froide, balbutiante et inexpressive, dans laquelle la douce voix de Guy Garvey (Elbow) vient à se glisser. Un morceau d'une beauté étrange. On retrouve, en revanche, ce son étouffé de basse, typique du groupe, sur "Girl I love you", dans un morceau construit comme le "Angel" de Mezzanine. La section rythmique hyper sobre laisse tout l'espace nécessaire à la voix d'Horace Andy, dont le timbre velouté et le vibrato nasal nous ont conquis depuis longtemps.
Économie de moyens toujours sur le débonnaire "Splitting The atom", avec gros clap et synthé fruste ; vibraphone et derboukas sur "Paradise Circus", pour accompagner la voix suave de Hope Sandoval. Le minimum de diversité, sur le plan instrumental, mais aussi sur le plan des ambiances, est donc assuré pour qu'on ne s'ennuie pas ; et l'album a mobilisé suffisamment d'intervenants pour qu'on ait pas de doute sur sa musicalité. Un talon d'Achille peut-être : Damon Albarn, dans la catégorie chant étranglé, ne nous a pas vraiment convaincu (n'est pas Daniel Johnston qui veut).
En bref : un groupe du siècle passé, convalescent, mais qui prouve qu'il n'est pas mort. Un album dépouillé, sans être minimaliste, varié tout en étant cohérent dans son écriture. Des voix superbes.
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