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Les carnets blancs

Publié le 05 mars 2010 par Lorraine De Chezlo

LES CARNETS BLANCSde Mathieu Simonet
Roman - 160 pages
Editions du Seuil - février 2010

Mathieu Simonet a écrit des carnets pendant vingt ans de sa vie, et voilà qu'il décide de s'en débarrasser. S'en débarrasser de manière originale, théâtrale, artistique, insolite tant qu'à faire. Il raconte certaines relectures de ses carnets intimes, sa vie amoureuse et ses petits amis, les carnets qui partent à droite et à gauche pour renaître ou pour mourir dignement, et puis aussi sa mère qui risque de mourir bientôt d'un cancer...

Les carnets blancs est un livre atypique, le concept très personnel d'un homme qui voit en cette nécessité de se séparer de ses carnets intimes, l'occasion de les relire intégralement, de les confier, de leur donner une seconde vie, et de se donner aussi une nouvelle vie au travers de liens humains que ses écrits sauront créer.

Extrait :"Faut-il se séparer de ses journaux intimes ? Les garder a-t-il un sens si on ne les relit jamais ? Il aurait été pour moi inimaginable de me séparer de mes journaux intimes. Pourtant, dans un geste masochiste, j'imaginais d'orchestrer pour chaque séparation une forme de suicide : l'un serait coulé dans un canal, l'autre serait immolé, un troisième serait planté sur le pic d'une grille. Au début, j'ai effectivement orchestré des sortes de "suicides", puis j'ai adouci la disparition de mes carnets, je les ai déposés dans des oeuvres d'art, dans des bibliothèques, dans des lieux publics : En parallèle, je les relisais intégralement (ce que je n'aurais pas fait si je n'avais pas su qu'ils allaient ensuite disparaître). Peu à peu, ce projet était de moins en moins un geste masochiste, mais au contraire un geste joyeux, ludique, que je voulais faire partager. J'en parlais à tous ceux que je rencontrais. Certains étaient touchés, et voulaient y participer. À ceux-là, je donnais un carnet, et leur laissais carte blanche."

Un livre intéressant si on le resitue dans la démarche de l'auteur. J'ai moyennement appréciée le récit intime, quoique parfois en résonance avec ma propre vie, mais j'ai surtout aimé les passages relatifs à l'écriture, au doute de l'écrivain, au sens qu'il donne au récit, aux mots.


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